Surtout dans les vingt-cinq premières années de sa carrière, avant son installation à Leipzig, il
a étudié et recopié avec une passion effrénée un nombre considérable d’oeuvres italiennes,
françaises, anglaises, néerlandaises et allemandes. Le prince Johann Ernst, par exemple, est
rentré d’un voyage aux Pays-Bas en rapportant dans ses bagages les partitions de diverses
oeuvres, imprimées et publiées par Estienne Roger à Amsterdam, parmi lesquelles se
trouvaient notamment Estro Armonico d’Antonio Vivaldi (édité en 1711) et six oeuvres pour
clavecin de Charles Dieupart (éditées en 1701). L’influence de ces deux compositeurs se
retrouve dans les suites anglaises ; celle de Vivaldi apparaît notamment dans les préludes (à
l’exception tout au plus du prélude de la première suite), celle de Dieupart dans les danses qui
viennent ensuite.
Le terme même de suites anglaises nous laisse toujours face à une énigme. Il semble que ce
titre ait été introduit du vivant de Bach. La source la plus fréquemment citée à ce sujet est une
annotation de Johann Christian Bach sur la page de garde de la première suite (BWV 806) :
« Fait pour les Anglois ». On a suggéré par conséquent que Bach aurait écrit ces suites pour
un riche Anglais. Il est plus probable que ce « surnom » vienne du fait que Bach les a notées à
l’ancienne manière anglaise. Il ne s’agit donc pas d’une référence au style mais à la technique
de notation, avec une clef de sol et de fa au début de la portée, au lieu d’une clef d’ut et de fa
comme dans la notation allemande."
Leo Samana, 2000 Traduction Patrice Pinguet - ici.
Partitions ici.
Bob van Asperen with Gustav Leonhard
May 23th, 1987 all rights reserved : co broerse
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