Trois études pour un portrait de George Dyer Lettre de Francis Bacon à George Dyer…Je savais seulement que tu vivrais longtemps,si je ne te délaissais pas plus avant...Par la fureur de la beauté démente, j’étreignais la pulpe de ta chairen ces temps inconvenants, aux heures des multiples outrages,nous couchions sur des lits aux sommiers rayés qui grinçaient,cuits de fraîcheur.Je buvais à même le flash d’alcool,toute tentative de dernière chanceet chaque nouvelle morsure au corps étanchait la soif de ta clarté intérieure.Condamnés à se diluer en miroir,en apparence seulement prédateursnous croisions en regards nos paires d’yeux sauvages,en libres interlocuteurs,tu épousais tous les dangers de la fermeture en images d’éclatreflété,et tu te déportais du côté du non-être, mentor de pairlà où il y avait juste de quoi paraître aimer, pas plus.En ces matins fissions,chaque étreinte ressemblait au râle d’une partie de chasse,nul objet d’amour ne se laissait bercer par les vagues de la mer d’intérieurs,la division du noyau pulvérisait, en nos reins houleux,tout tracé d’avenir radieux.Créatures d’excès et de craintes, nous nous astiquions en la fusion de l’aprêt.nous allions, possédés, face-à-face et dos-à-dos, en retour,en relais d’une course à la jouissance, en la déprise,d’un visage flouté d’illusionnistepar-delà l'image amoureuse d’unicité.On ne s'envisageait pas soi-même au miroir des alouetteson ne pouvait que s’y dévisager,de manière fixe.Je dessinais ta figure à la bouche d’un son, mon amant plusieurs fois suicidé,et je zébrais d’éclairs l’attitude de ton corps en la scansionqui déstructure.Et tandis qu’à Paris j’accèdais à quelque consécration,seul en notre chambre d’hôtel,tu t’enserrais la gorge d'un lasso, vrombissantdans l’agraffe du firmament d’étoiles filantes…
Bacon - Dyer - Plante - 1966 |
Letter from Francis Bacon to George Dyer…
I only knew you would live long if I did not neglect you,still more...By a demented beauty rage,I embraced your flowing flesh...In these unbecoming eras,at several hours, in some outrages,we slept on beds upon striped bases which squeaked,baked fresh.I drank directly from an alcohol flashall the last-ditch attemptand each time, by my bite thirst,
I have called on your interior clearness.Jailed men tending to dilute themselves at the mirror,outwardly only raptors
in wild glances, we stood out of heart question
and looking for these, we seized free access interlocutors.You had espoused all foldings dangers,being reflected by brillance images,You used to swerve inclined toward a no man's land,
peer mentorwhere it was just a feeling love appearance,
no more.In these mornings fissions,every grip seemed to be breathless shoot.
No love object was able to be lulled by the inlands seas waves,because of core division, which would pulverize,at stormy haunches, each new bright future line.Excess and fears creatures, we used to titivate ourselvesin some overstepping fusionwe used to go, possessed, face-to-face
and back-to-back, in return,
in one race relay to pleasure, in taking- outin illusionist visage
a lost unicity lover image.
No oddity presence beyond smoke and mirror,only just a staring at someone else.Now and then, I would draw your figure at the mouth of a sound,my Love, and who by erasure pleasure...Once more I would streak your body in a flashes attitude
in some few deconstructing scansions.And while in Paris I reached at some consecration,
staying alone in our hotel room,
you pulled tight lasso round your throat,
roaring in clasp of shooting star firmament…
Portrait de George Dyer |
George Dyer |