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Debbie Fleming Caffery : + : |
J'augmente avec ponctualité les pages de ce journal, au détriment de
celles qui me feraient pardonner les années où mon ombre a demeuré sur
la terre (Défense devant les survivants et éloge de Malthus). Cependant ce que j'écris aujourd'hui vaut comme une précaution. Je ne changerai rien de ces lignes. Malgré la faiblesse de mes convictions, il faut que je m'arrange avec mes connaissances actuelles : ma sécurité exige que je renonce indéfiniment à aucune aide d'autrui.
Je n'espère rien. Cela n'a rien d'horrible. Après m'y être résolu, j'ai recouvré la tranquillité.
(...)
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Alfonso Batalla : + : |
La logique nous commande de rejeter les espérance de Morel. Les
images ne vivent pas. Il me semble cependant que, ayant déjà cet
appareil, il conviendrait d’en inventer un autre, qui permettraitde
verifier si les images sentent et pensent (ou tout au moins, si elles
ont les pensées et les sensations qui habitèrent les sujets originaux
durant l’enregistrement ; il est clair que la relation de leur conscience
(?) avec ces pensées et ces sensations ne pourra pas être verifiée).
Cet appareil, très semblable à l’appareil actuel, sera orienté vers les
pensées et les sensations de l’émetteur ; à n’importe quelle distance de
la personne, nous pourrons obtenir ses pensées et ses sensations
(visuelles, auditives, tactiles, olfactives, gustatives).
Et un jour on inventera un appareil plus complet. Ce que nous pensons
et sentons durant la vie – ou durant les moments enregistrés – sera
comme une alphabet grace auquel l’image continuera à tout comprendre
(comme nous pouvons, avec les lettres de l’alphabet, comprendre et
composer tous les mots). Alors la vie deviendra un dépôt de la mort.
Mais, même à ce moment-là, l’image ne vivra pas ; elle n’aura pas
connaissance d’objets essentiellement nouveaux. Elle connaîtra seulement
tout ce qu’elle a senti ou pensé, ou les combinaisons ultérieurs de ce
qu’elle a senti ou pensé.
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Assaf Shaham : + : |
Il n'est plus désespérément asservis que ceux qui se croient libre - Goethe
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Occupy Wall-Street : + : |
Le fait que nous ne puissions comprendre rien en dehors du temps et
de l’espace permettrais peut-être de suggérer que notre vie n’est pas,
de façon appréciable, différente de la survivance que l’on obtiendrait
par cet appareil.
Adolfo Bioy Casares, L’invention de Morel, 1940, traduit de l'argentin par aA. Pierhal.