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William Gale Gedney - famille Cornett de Leatherwood, Kentucky, 1964 - + |
Beaucoup de médecins estiment, avec M. de Lanessan, “que l’habitude de fumer n’est en réalité ni meilleure ni plus mauvaise que celle de fumer du tabac ou de boire des liqueurs alcooliques”. L’abus en est certes dangereux, comme de toutes choses, mais les sages savent se garder de l’abus. À ce sujet, hier, un lettré m’exposait que certains riches Chinois permettent à leurs enfants l’usage de l’opium. Le Chinois me semble en tout plus pondéré, moins passionné que l’Annamite, son fils dégénéré. Certains Célestes pensent que le goût de l’opium n’est pas bien ruineux ; il retient le jeune à la maison et l’empêche de courir après les femmes ; enfin ceci est à noter — en roulant sa pipe, sur son lit de camp, le Chinois pense à ses affaires et cherche de nouvelles combinaisons commerciales. De tous les peuples, le peuple des fils de Han est celui qui consomme le plus d’opium ; et, pourtant, l’esprit chinois, dans sa vigoureuse originalité, ne semble guère obscurci ou affaibli par la noire drogue ; loin de se perdre en des rêveries de buveur de bière, le Céleste a donné au monde des livres dénués de tout transcendantal fatras, déroulant les préceptes les plus clairs de la morale pratique ; loin de fumer jusqu’à atténuer sa faculté génératrice, il inonda les trois continents de son flux à qui nul Jéhovah n’oserait dire : “ Tu n’iras pas plus loin ! ” Enfin, loin de se livrer, les yeux ouverts, aux extases du songe, il est le commerçant sans rival qui ruinerait le Juif et l’Arménien eux-mêmes et les ferait s’agenouiller d’admiration devant son génie fait de bon sens, de clairvoyance et de finesse.
Propos d’un intoxiqué, Jules Boissière, 1890,
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Willie, Vivian et leurs douze enfants. |