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De fait l’œuvre d’art défait non seulement les classifications, que sans en éprouver aucune peine, elle déçoit, mais elle dissout aussi le temps, entendu comme temps historique, c’est-à-dire comme succession d’événements. Aborder ainsi l’œuvre comme un catalogue n’est pas seulement un erreur grossière : c’est un déni de l’œuvre en tant qu’elle est à la fois mouvante et vivante, du moins dynamique et, par là, jamais réellement ni terminée, ni commencée.
Lorsqu’on lui demande d’ailleurs s’il a conscience de son œuvre se bâtir, Pascal Quignard est clair : il ne peut répondre à cette question ; œuvre, opus, ouvrage, ça ne colle pas ; plutôt un chaos.
Quelle peut-être par conséquent notre tâche ? «Lisant un livre, que sommes-nous ?»
Assurément, il serait là aussi erroné d’envisager pouvoir tirer ou mieux extraire de telle ou telle œuvre un sens (nous n’aurions pas cette faiblesse-là), et encore moins une structure. Tout au plus peut-on espérer désigner des couloirs de progression, des cheminements voire des agencements, ouvrir des fenêtres sur des espaces de lecture au sein desquels, peut-être, pourrait clignoter ou respirer une parole.
Il s’agit de dire, c’est-à-dire se mettre soi-même à l’écoute du texte, se mettre à sa hauteur et bien vouloir «travailler» avec lui, travail long et difficile, et dans le mouvement duquel, qu’on peut aisément nommer friction, peut résonner un échange. Dire, se mettre à l’écoute du texte, je sens bien que ces mots sont aussi trop faibles, et si peu concernés. Ne vaudrait-il pas mieux l’exprimer ainsi : il s’agit d’écrire, c’est-à-dire lire le texte ? Il me semble qu’ainsi c’est déjà mieux.
Benoît Vincent, Le revenant - sur Pascal Quignard
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