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© Guido Mocafico - Chrysaora achlyos - 2002 : + : |
Je suppose que pour moi l' existence idéale, en dehors des limites humaines, serait celle d' une méduse heureuse, irisée, épanouissant son corps ensoleillé par une tiédeur placide au fond d' un bassin de pierre, ne blessant personne et n' étant blessé par rien et vivant entièrement pour la sensation.
A part l' existence de la méduse, j' envie celle du bison des prairies. Les lézards du désert me paraissent aussi enviables, et il y a beaucoup à dire, à mon sens, du rôle innocent joué dans la confusion de la vie par le lichen sur un pommier ou par la mousse sur les racines d' un orme.
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Plat d’étain avec figues - 2008 |
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Je crois que notre sentiment de loin le plus important est l' indescriptible frisson qui nous saisit au hasard de certains spectacles de la vie, de certains assemblages de choses et de gens, pas nécessairement les plus beaux, mais qui donnent à notre existence soudain, une intensité magique.
Cette intensité s' accompagne souvent de l' étrange sensation que nous avons déjà été émus par ces choses dans une autre vie.
Obligez les objets qui vous entourent, même hostiles, à céder à votre résolution et à votre défi : vous affirmer à travers eux et contre eux.
Saisissez l' instant à la gorge. Ne cédez pas à la faiblesse d' attendre que cela change.
Créez le changement en mobilisant les forces spirituelles du fin fond de votre être. C' est une attitude d' esprit que l' habitude peut rendre automatique si vous la répétez constamment. Violez l' instant au passage, il ne se représentera peut être plus jamais.
La technique du bonheur véritable a beaucoup plus à voir avec ce qu' on appelle à tort la vie quotidienne et banale qu' avec les grandes crises de l' existence.
John Cowper Powys (1872-1963), Autobiographie
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Chrysaora melanaster II - 2001 |