halo solaire photographié par Marko Riikonen au Pôle Sud le 11 janvier 1999 |
Le manuscrit des sept soleils de Christoph Scheiner d'après une observation à Rome le 24 janvier 1630. |
Chapitre 6 — Du parhélie. Des verges lumineuses. Explication de ces deux phénomènes ; moments où ils se produisent ; positions qu'ils prennent. Du halo.
(...)
§ 5. Quant au
parhélie, il a lieu lorsque l'air est aussi homogène que possible, et qu'il est
également dense partout, de manière à paraître blanc. La régularité du miroir
fait qu'il n'y a qu'une seule couleur dans l'apparition. Mais la réfraction de
la vision totale, en tombant tout entière sur le soleil, réfléchie par un
brouillard qui est épais, et qui, sans être déjà, de l'eau, est tout proche
d'en être, fait paraître la couleur propre du soleil comme elle serait
réfractée par un airain poli ; et c'est à cause de son épaisseur.
§ 6. Ainsi donc, la
lumière du soleil étant blanche, le parhélie paraît blanc tout comme lui. C'est
là aussi ce qui fait que le parhélie est un signe de pluie bien plutôt que ne
le sont les verges ; car alors l'air est bien mieux disposé pour produire de
l'eau. L'air du midi en produit plus que celui du nord, parce que l'air du midi
se change plus facilement en pluie que l'air du nord.
§ 7. Ces phénomènes
se produisent ainsi que nous l'avons dit, au coucher et au lever du soleil ; et
ils ne viennent ni d'en haut ni d'en bas, mais de côté, les verges aussi bien
que les parhélies. Ils ne sont placés non plus ni trop près ni trop loin du
soleil ; car si le soleil est près, il dissout l'agglomération ; et si elle est
trop éloignée, la vue ne se réfracte pas ; car plus elle s'éloigne d'un si
petit miroir, plus elle s'affaiblit.
§ 8. Voilà pourquoi
les halos non plus ne se forment jamais à l'opposé du soleil. Si le halo se
produit en haut [378a] et près du soleil, le soleil le dissout ;
s'il est loin, la vue étant plus faible qu'il ne faut pour faire réfraction,
elle ne tombera plus sur le soleil. Mais si le halo est placé obliquement et
au-dessous de l'astre, il est possible que le miroir soit assez éloigné pour
que, d'une part, le soleil ne puisse dissoudre l'agglomération, et que d'autre
part, la vision reste assez compacte et entière pour que, portée vers la terre,
elle ne s'égare pas comme si elle était portée au travers du vide.
§ 9. Le phénomène
n'a pas lieu au-dessous du soleil, parce que près de la terre, il serait
dissous par l'astre ; mais quand il est en haut dans le milieu du ciel, la
vision se disperse et s'éteint. Et même, il ne se produit pas du tout
obliquement quand le soleil est au milieu du ciel ; car la vision n'est pas
portée sous la terre, de telle sorte qu'elle vient très peu vers le miroir, et
que la partie réfractée devient absolument faible et impuissante.