"Ah, le pli grec. C’est bien autre chose le pli grec. La danseuse
s’élance et le pli s’organise comment ?
Ah, quelle nouvelle harmonie du
pli ! Quelle nouvelle harmonie, voilà qu’au niveau de la poitrine, le
pli fait comme ceci, s’incurve suivant une espèce de quoi ? de loi de
proportion.
On dirait quoi ?
Disons tout de suite, suivant un module. Un
module qui subsume des rapports internes, variables.
Au niveau de la
poitrine, c’est ce mouvement et au niveau des jambes. Voyez, la
souplesse du pli grec.
Oh, ça ça veut dire que les Grecs savaient faire
ce que les Egyptiens ne savaient pas faire : aucun sens. Ça ne veut pas
dire que cela soit faux, c’est que ça n’a aucun sens.
Qu’est-ce qu’on
peut dire simplement, ils interprètent sûrement pas le vêtement de la
même manière.
Qu’est-ce qu’on pourrait dire ? Du vêtement ? là je sors
de Riegl mais c’est complètement son idée... j’en sors pas en fait.
Qu’est-ce qu’on pourrait dire du vêtement, des deux types de vêtements
opposés.
On dirait par exemple ceci, c’est quoi, le vêtement grec : ce
vêtement dont un bord est rabattu sur l’autre, là ce pli aplati, ce pli
comme passé au fer. Il faudrait dire : « c’est un vêtement cristallin »."
"La division du continu ne doit pas être considérée
comme celle du sable en grains, mais comme celle d'une feuille de
papier ou d'une tunique en plis, de telle façon qu'il puisse
y avoir une infinité de plis, les uns plus petits que les autres,
sans que le corps se dissolve jamais en points ou minima."
Leibnitz.
Toujours un pli dans un pli, comme une caverne dans la caverne. L'unité
de matière, le plus petit élément du labyrinthe,
est pli...C'est pourquoi les parties de la matière sont des
masses ou agrégats, comme corrélat de la force élastique
compressive. Le dépli n'est donc pas le contraire du pli, mais
suit le pli jusqu'à un autre pli. "Particules tournées
en plis", et qu'un "effort contraire change et rechange".
Plis des vents, des eaux, du feu et de la terre, et plis souterrains
des filons dans la mine...
Gilles Deleuze
"Je réclame en toutes choses : de la vie, et tout simplement
que cela existe. La question de savoir si c'est beau ou si c'est laid
ne se pose pas. Le sentiment que l'oeuvre créée est
pleine de vie, prime toute autre considération; c'est l'unique
critère en matière d'art."
Georg
Büchner, Lenz