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Joachim-Raphael Boronali - Et le soleil s'endormit sur l'Adriatique - 1910 |
L' Âne chargé d'éponges et l’âne chargé de sel
Un ânier,
son
sceptre à la main,
Menait, en empereur romain,
Deux coursiers à longues oreilles.
L'un, d'éponges
chargé, marchait comme un courrier;
Et l'autre, se faisant prier,
Portait, comme on dit, les bouteilles
Sa charge était
de sel. Nos gaillards pèlerins
Par monts, par vaux et par chemins,
Au gué d'une rivière
à la fin arrivèrent,
Et fort empêchés se trouvèrent.
L'ânier, qui tous
les jours traversait ce gué là,
Sur l'âne à l'éponge monta,
Chassant devant lui l'autre bête,
Qui, voulant en faire à sa tête,
Dans un trou se précipita,
Revint sur l'eau, puis échappa ;
Car au bout de quelques nagées,
Tout son sel se fondit si bien
Que le baudet ne sentit rien
Sur ses épaules soulagées.
Camarade épongier
prit exemple sur lui,
Comme un
mouton qui va dessus la foi d'autrui.
Voilà mon âne
à l'eau; jusqu'au col il se plonge,
Lui, le conducteur, et l'éponge.
Tous trois burent d'autant
l'ânier et le grison
Firent à l'éponge raison.
Celle-ci devint si pesante,
Et de tant d'eau s'emplit d'abord,
Que l'âne succombant
ne put gagner le bord.
L'ânier l'embrassait, dans l'attente
D'une prompte et certaine mort.
Quelqu'un vint au secours
qui ce fut, il n'importe;
C'est assez qu'on ait
vu par là qu'il ne faut point
Agir chacun de même sorte.
J'en voulais venir à ce point.
Jean de La Fontaine, Livre II - Fable 10
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Il est apparu que le
tableau produit voilà cent ans par Aliboron-Boronali reposait
finalement sur un double bluff. Car il est exclu que le paysage ait pu
être confectionné par l'âne seul. Qui peut croire qu'Aliboron ait pu se
laisser guider de façon à créer des zones régulières de couleurs, ni
encore moins cet ensemble continu partagé par une ligne d'horizon, qui
fait songer à Nolde ?: + :
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