vendredi 8 juin 2012

Le vivier du futur :



Dans les montagne de Fafe, Portugal - ici et là.

Notre époque devrait être, comme le fut la Renaissance et plus encore qu’elle, l’occasion d’une reproblémisation généralisée. Tout est à repenser. Tout est à commencer.
Tout, en fait, a déjà commencé, mais sans qu’on le sache. Nous en sommes au stade des préliminaires modestes, invisibles, marginaux, dispersés. Il existe déjà, sur tous les continents, en toutes les nations, des bouillonnements créatifs, une multitude d’initiatives locales dans le sens de la régénération économique, ou sociale, ou politique, ou cognitive, ou éducationnelle, ou éthique, ou existentielle. Mais tout ce qui devrait être relié est dispersé, séparé, compartimenté. Ces initiatives ne se connaissent pas les unes les autres, nulle administration ne les dénombre, nul parti n’en prend connaissance. Mais elles sont le vivier du futur. Il s’agit de les reconnaître, de les recenser, de les collationner, de les répertorier afin d’ouvrir une pluralité de chemins réformateurs. Ce sont ces voies multiples qui pourront, en se développant conjointement, se conjuguer pour former la Voie nouvelle, laquelle décomposera la voie que nous suivons et nous dirigera vers l’encore invisible et inconcevable. Métamorphoses.
Le salut a commencé par la base.
Edgar Morin, La voie, pour l’avenir de l’humanité, Fayard, 2011.