tag:blogger.com,1999:blog-85694425538044875582024-03-13T09:52:21.647+01:00Pas un bruit : "Après on verra bien. On fera autre chose. Je voudrais parler de ce que nous faisons maintenant. (...) C'est le moment où jamais d'exercer la méthode : toi et moi, nous pouvons nous en servir dans un autre bloc ou d'un autre coté, avec tes idées à toi, de manière à produire quelque chose qui n'est à aucun de nous, mais entre 2,3,4...n. (...) Du coté de chez... Il faut multiplier les cotés, briser tout cercle au profit des polygones."
Gilles Deleuzepas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comBlogger491125tag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-60728577353188296332015-11-30T10:17:00.002+01:002015-11-30T10:17:34.546+01:00Quelques signes positifs :<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9fWv7_KtGcI_do22BzXax6RuMbskFpvM2sP5pLVQfuEudomtdZKbJSCAk8cRwTZo0cgURniQOvKXpTunX0Dl3OBdIsHYdBjBvUv1GI-B6_vqVlqHZeDBtdjgqoJea5v-tvIQHrphFF93u/s1600/affiche-erik-Nitsche-general-dynamics-19-570x800.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9fWv7_KtGcI_do22BzXax6RuMbskFpvM2sP5pLVQfuEudomtdZKbJSCAk8cRwTZo0cgURniQOvKXpTunX0Dl3OBdIsHYdBjBvUv1GI-B6_vqVlqHZeDBtdjgqoJea5v-tvIQHrphFF93u/s1600/affiche-erik-Nitsche-general-dynamics-19-570x800.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Erik Nitsche vers 1955</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjizYmrv4iYPDyTxg0O9S1RRKVZGknoHvuvAt37xNb2L8EWjaDVgMvIDV7tr1JdcTvs11WMR66QHEDy0bOms3DgiqAT__4KEe7YFPsbOPhqMSVTd0IlF_kam9sVeQHnPiypDCDmmw69ChW7/s1600/affiche-erik-Nitsche-general-dynamics-04-566x800.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><br /></a></div>
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
De même que la révolution agricole, la croissance de l'économie moderne pourrait bien apparaître comme une colossale imposture. L'espèce humaine et l'économie mondiale peuvent poursuivre leur croissance, cela n'empêche pas que beaucoup vivent dans la faim et le besoin.</div>
<div style="text-align: justify;">
Le capitalisme a deux réponses à cette critique. Premièrement, il a crée un monde que personne ne peut diriger si ce n'est un capitaliste. La seule tentative sérieuse pour le gérer autrement - le communisme - a été tellement pire à tous les égards que personne n'a le cran de recommencer. En 8500 avant notre ère, on pouvait verser des larmes amères sur la Révolution agricole, mais il était trop tard pour renoncer à l'agriculture. De même, le capitalisme n'est pas forcément à notre goût, mais nous ne pouvons pas nous en passer.</div>
<div style="text-align: justify;">
La seconde réponse est qu'il nous suffit de patienter : le paradis, la promesse capitaliste, est au coin de la rue. Certes, des erreurs ont été commises, telles la traite négrière et l'exploitation de la classe laborieuse européenne. mais nous en avons tiré la leçon. Il suffit d'attendre encore un peu : le gâteau va augmenter et tout le monde aura une tranche plus épaisse. le partage des dépouilles ne sera jamais équitable, mais il y aura assez pour satisfaire chacun : homme, femme et enfant, même au Congo.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il y a bel et bien quelques signes positifs. Du moins si nous recourons à des critères purement matériels comme l'espérance de vie, la mortalité infantile et la consommation de calories, le niveau de vie de l'homme moyen en 2013 est sensiblement plus haut qu'il l'était en 1913, malgré une croissance démographique exponentielle.</div>
<div style="text-align: justify;">
Le gâteau économique peut-il cependant croître éternellement ? Tout gâteau nécessite des matières premières et de l'énergie. Des prophètes de malheur nous préviennent que tôt ou tard <i>Homo sapiens </i>épuisera les matières premières et l'énergie de la planète Terre. Et que se passera-t-il ensuite ?</div>
</blockquote>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
Yuval Noah Harari, Sapiens, une brève histoire de l'humanité, 2015 </div>
<div style="text-align: right;">
<br />
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjizYmrv4iYPDyTxg0O9S1RRKVZGknoHvuvAt37xNb2L8EWjaDVgMvIDV7tr1JdcTvs11WMR66QHEDy0bOms3DgiqAT__4KEe7YFPsbOPhqMSVTd0IlF_kam9sVeQHnPiypDCDmmw69ChW7/s1600/affiche-erik-Nitsche-general-dynamics-04-566x800.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjizYmrv4iYPDyTxg0O9S1RRKVZGknoHvuvAt37xNb2L8EWjaDVgMvIDV7tr1JdcTvs11WMR66QHEDy0bOms3DgiqAT__4KEe7YFPsbOPhqMSVTd0IlF_kam9sVeQHnPiypDCDmmw69ChW7/s1600/affiche-erik-Nitsche-general-dynamics-04-566x800.jpg" /></a></div>
<br />
<br /></div>
pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-72025645033108025132015-10-11T23:50:00.001+02:002015-10-12T00:00:50.433+02:00Oui, oui. <br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh85u0e-VaLBJHuo6rl9zuY9vZdkbRrk9GCdOQ9H3LJiEn6VS598YXAIXwtvdsfB6Ri4UHxR_oP7PLrktdoS2G0ql4EAt6ZxjVYe07uSpi1GgqJf4S3Pjg4jgQJve3Mv7AVtN_dW4DIQQCB/s1600/Florian+Tiedja+Souche_I_1244.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh85u0e-VaLBJHuo6rl9zuY9vZdkbRrk9GCdOQ9H3LJiEn6VS598YXAIXwtvdsfB6Ri4UHxR_oP7PLrktdoS2G0ql4EAt6ZxjVYe07uSpi1GgqJf4S3Pjg4jgQJve3Mv7AVtN_dW4DIQQCB/s640/Florian+Tiedja+Souche_I_1244.jpg" width="639" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Florian Tiedje - Souche <span style="font-size: large;"><b>: <a href="http://floriantiedje.com/" target="_blank">+</a> :</b></span></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
- ...Et tu m'aimeras toujours d'une passion absolue, plus que tout, et tu serais capable de faire n'importe quoi pour moi ?</div>
<div style="text-align: justify;">
A cette sortie, Côme répondit épouvanté :</div>
<div style="text-align: justify;">
- Oui.</div>
<div style="text-align: justify;">
- Tu n'as vécu sur les arbres que pour moi, que pour m'aimer...</div>
<div style="text-align: justify;">
- Oui, oui.</div>
<div style="text-align: justify;">
- Embrasse-moi.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il la pressa contre le tronc et l'embrassa. En relevant la tête, il la regarda et sa beauté le frappa comme une révélation.</div>
<div style="text-align: justify;">
- Dis... mais que tu es belle !</div>
<div style="text-align: justify;">
- Pour toi.</div>
<div style="text-align: justify;">
Elle déboutonna sa blouse blanche. Elle avait une poitrine toute jeune, avec deux petites roses. C'est à peine si Côme l'effleura ; elle s'esquiva dans les branches, où Côme grimpa derrière elle, sa jupe dans les yeux.</div>
<div style="text-align: justify;">
- Mais où m'emmènes-tu ? demandait Violette, comme si lui la conduisait.</div>
<div style="text-align: justify;">
- Par ici.</div>
<div style="text-align: justify;">
Et il la guida ; chaque fois qu'ol fallait passer d'une branche sur une autre, il la prenait par la main ou par la taille et lui montrait où poser les pieds.</div>
<div style="text-align: justify;">
- Par ici.</div>
<div style="text-align: justify;">
Ils marchaient dans les oliviers dressés au-dessus d'un talus escarpé; on apercevait entre les branches, tout découpé de feuillages, les éclats bleus de la mer; d'un coup, elle se découvrit : calme, limpide, vaste comme le ciel. L'horizon s'ouvrait largement, l'azur de l'eau était lisse, intact, sans une voile, à peine plissé par les vagues. Un reflux imperceptible, une sorte de soupir, effleurait les cailloux du rivage.</div>
<div style="text-align: justify;">
Les yeux à demi éblouis, Côme et Violette redescendirent dans l'ombre verte des feuillages.</div>
<div style="text-align: justify;">
- Par ici.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il y avait, dans la fourche d'un noyer, une excavation en cuvette, blessure jadis faite à la hache : c'était un des refuges de Côme. Une peau de sanglier y était étendue; une fiasque, une écuelle, quelques outils jonchaient cet espace réduit.</div>
<div style="text-align: justify;">
Violette s'étendit sur la peau : </div>
<div style="text-align: justify;">
- Tu as amené ici d'autres femme ?</div>
<div style="text-align: justify;">
Il hésita avant de répondre. Alors Violette :</div>
<div style="text-align: justify;">
- Si tu n'en as jamais amené, c'est que tu ne vaux pas grand-chose.</div>
<div style="text-align: justify;">
- Si... quelques-une.</div>
<div style="text-align: justify;">
il reçut une gifle en pleine figure.</div>
<div style="text-align: justify;">
- C'est comme ça que tu m'attendais ?</div>
<div style="text-align: justify;">
Côme passait sa main sur sa joue toute rouge et ne savait que répondre; mais elle semblait revenue à de meilleures dispositions :</div>
<div style="text-align: justify;">
- Comment étaient-elles ? Dis-moi ?</div>
<div style="text-align: justify;">
- Pas comme toi, Violette, pas comme toi.</div>
<div style="text-align: justify;">
- Est-ce que tu sais comme je suis ? Hein ? Qu'est-ce que tu en sais ?</div>
<div style="text-align: justify;">
Elle devenait douce. Côme ne finissait pas de s'étonner devant ces brusques sautes d'humeur. Il s'approcha d'elle. Violette était toute or et miel.</div>
<div style="text-align: justify;">
- Dis...</div>
<div style="text-align: justify;">
- Dis...</div>
<div style="text-align: justify;">
Il se connurent. Il la connut et se connut lui-même parce que, réellement, il n'avait jusque-là rien su de lui. Elle le connut et se connut elle même parce que, en sachant tout ce qu'elle était, elle ne l'avait jusque-là jamais si bien senti.</div>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
Italo Calvino, Le baron perché, 1957</div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBwuphkUpKQgdUf23rFpS0eJwE-B24g82RBLIvVxipnlp7IL7Di080EOxgH64v0wb6VQLxJ32MABdN2ljniSiIw2XG4J3TEtJxTx25cIFGhbogU7ObVoUgeqEbg5XQ08LSskkyd8AF5S7I/s1600/ogresse-baigneurs.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="464" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBwuphkUpKQgdUf23rFpS0eJwE-B24g82RBLIvVxipnlp7IL7Di080EOxgH64v0wb6VQLxJ32MABdN2ljniSiIw2XG4J3TEtJxTx25cIFGhbogU7ObVoUgeqEbg5XQ08LSskkyd8AF5S7I/s640/ogresse-baigneurs.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-278771696664066302015-09-20T18:00:00.000+02:002015-09-20T18:09:02.519+02:00Avec une sorte d'émerveillement :<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitsIcwXjVzc3cy_XD3akwJvQqLkK_1jCSkcp8wGue27lzuSSLognRz7h2sNC5PTQFoLKY5rJzdJni9UbeR9v1Uly9lvDHCJnIOlfmdFVvkn4RAY9GdxMHSIiRMBE-uDNVETZkPuqti7PRI/s1600/Cameron+Bloom+penguinthemagpie_Instagram_06.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitsIcwXjVzc3cy_XD3akwJvQqLkK_1jCSkcp8wGue27lzuSSLognRz7h2sNC5PTQFoLKY5rJzdJni9UbeR9v1Uly9lvDHCJnIOlfmdFVvkn4RAY9GdxMHSIiRMBE-uDNVETZkPuqti7PRI/s1600/Cameron+Bloom+penguinthemagpie_Instagram_06.png" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Cameron Bloom - Peinguin the mag pie <span style="font-size: small;"><b>: <a href="https://instagram.com/penguinthemagpie/" target="_blank">+</a> :</b></span></td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br /></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Franck regardait toujours Gros-Cul, avec une sorte d'émerveillement. Puis il a dit tu sais que ce con n'a jamais tiré un coup de fusil de toute la guerre. C'est un type du village qui m'a dit qu'il avait simplement été envoyé en allemagne pour réparer des brouettes, ou un truc approchant. Mais ça fait quand même quarante ans qu'il raconte à tout le monde une histoire, pleine de cris et de fureur, comme si là-bas il avait entrevu une réalité différente, au-delà des pays, au-delà des hommes, au-delà même de ce qui peut être enfermé par les mots.</div>
<div style="text-align: justify;">
La Buse s'est approché pour regarder Gros-Cul lui aussi. La lumière vacillait toujours, posée sur la cheminée, mais son éclat commençait à se perdre. Puis Franck a encore dit ouais, c'est bien toute une foutue époque qui est en train de finir, et on ne sait pas si ce qui viendra après vaudra seulement la peine qu'on s'y intéresse. Il a tiré une cigarette de son paquet et l'a allumé aussi contre la lampe. Et la lumière baissait, lentement, tandis qu'il restaient tous les deux immobiles, en silence.</div>
<div style="text-align: justify;">
Puis au bout d'un moment, Gros-Cul s'est tourné un peu sur le fauteuil et sa tête a roulé sur le coté. Franck a regardé longtemps ce corps épais, comme une chose endommagée. Et Gros-Cul a fini aussi par laisser jaillir les mots qui peuplaient son sommeil, des mots comme des images arrêtées et froides, <i>dieses Zimmer, der Frühling füllt sich mit dir</i><span style="font-size: xx-small;"><sup> 1</sup></span>. Et La Buse et Franck se tenaient maintenant comme des hommes, les pouces enfoncés fermement dans leurs ceintures, <i>es bleibt uns die Srasse von gestern</i><span style="font-size: xx-small;"><sup> 2</sup></span>, des hommes encore étonnés de tenir sur leurs pieds, <i>dass wir nicht sehr verlässlich zu Haus sind</i><span style="font-size: xx-small;"><sup> 3</sup></span>, dans la lumière haletante, <i>in der gedeuteten Welt</i><span style="font-size: xx-small;"><sup> 4</sup></span>, sous le ciel noir déjà rempli d'étoiles.</div>
</blockquote>
<br />
<div style="text-align: right;">
extraits des <i>Elégies de Duino</i> de R. M. Rilke </div>
<div style="text-align: right;">
1 - Cette pièce, le printemps s'emplit de toi.</div>
<div style="text-align: right;">
2 - Il nous reste la route d'hier.</div>
<div style="text-align: right;">
3 - Que nous ne sommes pas si confiant que cela sous nos toits.</div>
<div style="text-align: right;">
4 - Dans l'univers expliqué</div>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
Elie Treese, Les anges à part, 2014<br />
<b>: <a href="https://books.google.fr/books?id=SO2TAgAAQBAJ&pg=PT15&lpg=PT15&dq=Franck+regardait+toujours+Gros-Cul&source=bl&ots=nq25C5-TL7&sig=4-nuVgcYfzeuyhbMA0QKx4aVnwg&hl=fr&sa=X&ved=0CCIQ6AEwAGoVChMItdKPyfWFyAIVgn8aCh2MwQUj#v=onepage&q=Franck%20regardait%20toujours%20Gros-Cul&f=false" target="_blank">+</a> :</b><br />
<br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGdKp-DNn1qrLlK53ihiFRWxdqnPiBVwBwXNnJzy-yI6i-p0cNyoW5Ah6MuYFgz27Q5-35lRCKv4aum7CalHjyKUqwlTU1OEa2hoTf9mLp3vndlfMdQ_cyMwM5xisUxvlgG-MHPJkfutyi/s640/Cameron+Bloom+penguinthemagpie_Instagram_12.JPG" width="636" /></div>
<div style="text-align: center;">
<b> </b></div>
<br />
<b> </b> </div>
pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-43324921593305813562015-09-01T12:30:00.001+02:002015-09-01T12:30:43.309+02:00Le parfait équilibre :<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgR2XBFJ2RCZbtW49xoEqmlCxbAC7Dk2S1Naco5utEm10-zCwTWuWBqairDIUFxgOd_oKHaF4fF8SJRQESqKw17LD7OTzt49dKzWNrDx5kAjHc17ukmMhej8vIZ-VjnJEeFtQ_wkpRjaalX/s1600/Louise+Bourgeois%252C+Fragile+Goddess%252C+2002.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgR2XBFJ2RCZbtW49xoEqmlCxbAC7Dk2S1Naco5utEm10-zCwTWuWBqairDIUFxgOd_oKHaF4fF8SJRQESqKw17LD7OTzt49dKzWNrDx5kAjHc17ukmMhej8vIZ-VjnJEeFtQ_wkpRjaalX/s1600/Louise+Bourgeois%252C+Fragile+Goddess%252C+2002.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: large;"><span style="font-size: x-small;">Louise Bourgeois - Fragile Goddess - 2002</span><b><br /></b></span></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1fuVnOyZjlp1mipoelOtL42z-E1BAOrA1qMKJmhXUxpZAprO4A831a30Qz2fmNUzleTu7niVsEIRM3Gel2FqN7x7cHv_2bDpiNgdLruQwDE_Jyuu-uhpGcCByBtRY9UTdBSEh_CJkLE4K/s1600/Louise+Bourgeois%252C+Nature+Study%252C+1984-2002%252C.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><br /></a></div>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
Le non-retour égale le point Zéro.<br />
Il est le parfait équilibre pour le point d’ancrage.<br />
Celui qui sécrète sera toujours récupéré.<br />
Pas de transparence mais de la visibilité<br />
ou bien l’invisible pour le mystère.<br />
Je ne sais pas ce que trouvent les gens qui me connaissent<br />
mais certains pour me connaître, reconnaissent mes mains,<br />
ils sont donc dans la reconnaissance,<br />
ils ont donc perdu le tout, parce que le sur-tout.<br />
Chacun sa croix de toutou du tout au tout.<br />
Je suis en laisse avec la surprise.<br />
J’ai vu beaucoup d’amour se dessiner autour de moi.<br />
Je ne suis pas prise dans l’amour,<br />
je suis avec<br />
je le sème<br />
et qui se soigne à sec,<br />
sème<br />
l’essentiel oublié.</blockquote>
</blockquote>
(...)<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1fuVnOyZjlp1mipoelOtL42z-E1BAOrA1qMKJmhXUxpZAprO4A831a30Qz2fmNUzleTu7niVsEIRM3Gel2FqN7x7cHv_2bDpiNgdLruQwDE_Jyuu-uhpGcCByBtRY9UTdBSEh_CJkLE4K/s1600/Louise+Bourgeois%252C+Nature+Study%252C+1984-2002%252C.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1fuVnOyZjlp1mipoelOtL42z-E1BAOrA1qMKJmhXUxpZAprO4A831a30Qz2fmNUzleTu7niVsEIRM3Gel2FqN7x7cHv_2bDpiNgdLruQwDE_Jyuu-uhpGcCByBtRY9UTdBSEh_CJkLE4K/s640/Louise+Bourgeois%252C+Nature+Study%252C+1984-2002%252C.jpg" width="496" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Louise Bourgeois - Nature Study - 1984/2002</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><b> </b></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><b> </b></span></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1fuVnOyZjlp1mipoelOtL42z-E1BAOrA1qMKJmhXUxpZAprO4A831a30Qz2fmNUzleTu7niVsEIRM3Gel2FqN7x7cHv_2bDpiNgdLruQwDE_Jyuu-uhpGcCByBtRY9UTdBSEh_CJkLE4K/s1600/Louise+Bourgeois%252C+Nature+Study%252C+1984-2002%252C.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><br /></a></div>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
Elle est partie dans sa lande lucide et construite dompter les flammes.<br />
Des animaux dorés surgissent, lointains, de ces buissons de feu.<br />
Ce sont des animaux anonymes, qui ont dépassé les frontières et les prières.<br />
Un sensible rendez-vous de mélange de sexe.<br />
Ces gestes y inscrivent l’écriture et<br />
la continuité de l’enfant Pouce.<br />
Sa furieuse faiblesse dans les cheveux fertiles et malpolis.<br />
Les drames en paillettes dans les rayures de ses ongles.<br />
L’enfant Pouce coupe et se déchaine dans son cortège d’anonymes animaux,<br />
l’insolence du clair-obscur en robe épistolaire,<br />
vois-là<br />
l’enfant filant les fines cartes de consolation.</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
Lande lucide et construite.</blockquote>
</blockquote>
<br />
<div style="text-align: right;">
Douce Mirabaud, Printemps critique, 2015</div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><b>: <a href="http://doucemirabaud.com/home.html" target="_blank">+</a> :</b></span></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-size: small;"> </span><b><br /></b></span></div>
</blockquote>
</blockquote>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjM1-UJaCI5anWNyK5Frh2szwyPjfw4kl3kWeMImP-fHUvwbBqpQOPqZHZfsaUD7Yzz1oUFTxmBibAN5ZddPN5yaVsrxIK40JnjykcpvLwBw3tkIhlV_nbveiv9kK11unvwspMrn33CaAWH/s1600/Louise+Bourgeois%252C+Untitled%252C+c.+1970.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="507" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjM1-UJaCI5anWNyK5Frh2szwyPjfw4kl3kWeMImP-fHUvwbBqpQOPqZHZfsaUD7Yzz1oUFTxmBibAN5ZddPN5yaVsrxIK40JnjykcpvLwBw3tkIhlV_nbveiv9kK11unvwspMrn33CaAWH/s640/Louise+Bourgeois%252C+Untitled%252C+c.+1970.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Louise Bourgeois - sans titre - 1970</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><b></b></span></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
</div>
pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-76725621812914599662015-06-20T16:50:00.001+02:002015-06-20T16:50:48.273+02:00Plus fort que tout besoin :<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/7-5vtva1aJk" width="560"></iframe>
</div>
<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Il restait pendant des heures comme paralysé, secouant la tête comme une bouteille peut-être vide, scandant avec les baguettes une mélopée amer et basse, et plus fort que tout besoin de femme ou même de maîtresse, dut-elle être Yang Kuei-Fu elle-même, était le besoin d'un esprit à coté duquel coucher le sien, sur le dur oreiller du mystère. Le milieu oriental était sans doute pour quelque chose dans cette aberration. Le sirop ly-chee, dont il avait pris trois portions, élaborait toujours son arôme sans nom, musique de luth au crépuscule derrière son chagrin. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans une chambre d'hôtel (qui doit rester anonyme) à Dublin,
Mademoiselle Counihan, assise sur les genoux de Wylie, lui donnait des
baisers belon, ou plutôt les lui rendait au mieux de son inexpérience.
Wylie n'embrassait pas souvent (sur les lèvres), mais quand il le
faisait il le faisait à fond. Ce n'était pas une de ces lugubres
personnes qui insistent pour que le battant soit enlevé de la cloche de
la passion. Non. Un baiser administré par Wylie ressemblait à une ronde
sonore tenue, dans une longue phrase amoureuse, pendant une demi-page de
trémolos pianotés en sourdine. Mademoiselle Counihan n'avait jamais
rien senti d'aussi délicieux que cette osmose au ralenti de la salive
d'amour.</div>
<div style="text-align: justify;">
Les termes du passage ci-dessus furent choisis avec soin, lors de la rédaction en anglo-irlandais, afin de corrompre le lecteur cultivé. </div>
</blockquote>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
Samuel Beckett, Murphy, 1965<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/bJQCdnvz4gk" width="560"></iframe>
<br /></div>
</div>
pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-40991606836120970952015-06-12T15:29:00.000+02:002015-06-12T15:29:18.634+02:00Qu’il est pur le plaisir des cœurs sans passion : <br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsrOjLOBftTMv4lfTjmIsBkn2Wq02X_nC7zO768egaacY-rcXyPak0mZ3FGKX4L9JuaZcZfSn4Nqou8RB3OrTp75t_iWPA40JBVBnEI8NXGZ0L7rpISetDreQ1X-1a8I7obYfBS55_HEOD/s1600/Konstantin+Kalinovich+Bestiarius+apocalypsi+%2528autumn%2529.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsrOjLOBftTMv4lfTjmIsBkn2Wq02X_nC7zO768egaacY-rcXyPak0mZ3FGKX4L9JuaZcZfSn4Nqou8RB3OrTp75t_iWPA40JBVBnEI8NXGZ0L7rpISetDreQ1X-1a8I7obYfBS55_HEOD/s640/Konstantin+Kalinovich+Bestiarius+apocalypsi+%2528autumn%2529.jpg" width="497" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"> <span style="font-family: Verdana; font-size: x-small;">Konstantin Kalynovych - </span><b><span style="font-size: large;">: <a href="http://www.kalynovych.net/kk_exlibris.html" target="_blank">+</a> :</span></b></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
Sous les coups de Vénus, qu’ils viennent d’une femme<br />
Dont tout le corps projette une amoureuse flamme,<br />
Ou bien de quelque éphèbe aux membres féminins,
<br />
<div class="poem">
<span style="visibility: hidden;"><span class="OptionText" style="visibility: visible;" title="Vers numérotés"> <span id="1080" style="color: peru; float: right; font-size: 80%;">1080</span></span></span>Vers l’auteur de son mal le vaincu tend les mains,<br />
Pour étreindre le fruit dont la soif le pénètre,<br />
Pour verser en ce corps l’essence de son être,<br />
Tout ce que le désir pressent de volupté.<br />
Voilà cette Vénus, cet amour si vanté,<br />
La source du poison dont le cœur boit les charmes,<br />
Première goutte, hélas ! d’un océan de larmes !<br />
L’absence même assiège et caresse nos sens<br />
Dune image et d’un nom toujours chers et présents.<br />
<br />
Ah ! fuis, chasse bien loin ces fantômes, amorces<br />
De l’amour. Tourne ailleurs ta pensée et tes forces.<br />
Épanche, s’il le faut, le trop plein du désir ;<br />
Mais, en un vase unique enfermer le plaisir,<br />
Fixer la passion, c’est se forger des chaînes,<br />
Se condamner au joug d’inévitables peines ;<br />
C’est aviver l’ulcère en l’abreuvant d’amour ;<br />
L’ulcère invétéré gagne, et, de jour en jour,<br />
S’aggrave le délire et grandit le ravage,<br />
Si les traits vagabonds de la Vénus volage<br />
N’effacent l’ancien mal, qu’un mal nouveau guérit.<br />
<span style="visibility: hidden;"><span class="OptionText" style="visibility: visible;" title="Vers numérotés"> <span id="1100" style="color: peru; float: right; font-size: 80%;">1100</span></span></span>Et vers un autre objet ne détournent l’esprit.<br />
Pour éviter l’amour, perd-on la jouissance ?<br />
Non pas ; sans l’amertume on savoure l’essence.<br />
Qu’il est pur le plaisir des cœurs sans passion !<br />
Ah ! malheureux ! Au seuil de la possession,<br />
On voit sur leur trésor leurs ardeurs se suspendre :<br />
Les mains et les regards ne savent où se prendre,<br />
Et l’âpre embrassement va jusqu’à la douleur ;<br />
Le baiser mord, la dent froisse la lèvre en fleur.</div>
Où donc, pour ces amants, est la volupté pleine !<br />
Quel aiguillon secret les pique et les déchaîne<br />
Sur l’objet, quel qu’il soit, d’où jaillirent pour eux<br />
Les germes enivrants du désir amoureux !<br />
<br />
Vénus vient, je le sais, amortir la blessure<br />
Et mêler doucement un baume à la morsure.<br />
Ils espèrent noyer leur flamme dans le feu,<br />
L’éteindre dans le corps qui l’allume ; à leur vœu,<br />
Par malheur, la Nature ouvertement s’oppose.<br />
L’amour nourrit l’amour ; il est l’unique chose<br />
Dont la possession aiguise le désir.</blockquote>
</blockquote>
(...)<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
Et quand Vénus, troublant d’un frisson précurseur
<span><span class="pagenum ws-pagenum" id="178" title="Page:Lucrèce - De la nature des choses (trad. Lefèvre).djvu/246"></span></span>
</blockquote>
</blockquote>
<div class="poem">
<blockquote>
<blockquote>
</blockquote>
<blockquote>
Deux êtres enivrés de leur jeunesse en fleur,<br />
Pour le champ féminin prépare la charrue,<br />
Le couple entrelacé dans l’étreinte se rue,<br />
Et souffles bouche à bouche et salives et dents<br />
<span style="visibility: hidden;"><span class="OptionText" style="visibility: visible;" title="Vers numérotés"><span id="memo" style="visibility: visible;"></span><span id="1140" style="color: peru; float: right; font-size: 80%;">1140</span></span></span>Se mêlent confondus en des baisers ardents.<br />
Que se ravissent-ils ? Qui, se donnant soi-même,<br />
Tout entier, corps pour corps, s’en va dans ce qu’il aime ?<br />
C’est là le but, pourtant, le prix de tant d’efforts.<br />
À quoi bon ces liens avides, ces transports,<br />
Ces nerfs liquéfiés par l’intime secousse ?<br />
Sans doute, le désir pour un moment s’émousse<br />
Après l’éruption de l’amoureux torrent ;<br />
Mais leur accès revient, la rage les reprend<br />
D’avoir enfin pour eux l’objet qui les possède.<br />
C’est un ulcère sourd, un poison sans remède,<br />
Qui les mine et les ronge en des tourments sans fin.<br />
<br />
Puis c’est l’épuisement, les affres de la faim,</blockquote>
</blockquote>
<br />
(...) <br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGfy12S6j9WZBh_l-IiVzqCK_UTz9X3VChqFrqBB9_b_8B3ze2373mdnSrqC0t6RMAJpZuIbbuBy2ceQaGW4UOcHA-kt5mkuhhn3TnSBhYNNaKpZi5MHwEcWMpIoXidBrfxsofmvustpOS/s1600/Konstantin-Antioukhin-bookplate--from-the-collection-of-Richard-Sica-1_900.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGfy12S6j9WZBh_l-IiVzqCK_UTz9X3VChqFrqBB9_b_8B3ze2373mdnSrqC0t6RMAJpZuIbbuBy2ceQaGW4UOcHA-kt5mkuhhn3TnSBhYNNaKpZi5MHwEcWMpIoXidBrfxsofmvustpOS/s640/Konstantin-Antioukhin-bookplate--from-the-collection-of-Richard-Sica-1_900.jpg" width="474" /></a></div>
</div>
<br />
<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
C’est en vain. Le serpent est caché sous les fleurs.<br />
La source de la joie est la source des pleurs !<br />
On ne sait quoi d’amer, du milieu des délices,<br />
Monte et serre le cœur : remords poignant des vices<br />
Et du bel âge oisif au devoir dérobé ;<br />
Quelque mot ambigu de ses lèvres tombé<br />
Qui, feu vivant, s’attache à l’âme et la pénètre ;<br />
Regard tendre jeté vers un rival peut-être,<br />
Ou sourire furtif au passage surpris.<br />
<br />
L’amour le plus heureux comporte ces périls.<br />
S’agit-il des amours ingrats et misérables ?<br />
Il suffit, pour en voir les douleurs innombrables,<br />
D’ouvrir les yeux. Crois-moi, veille, suis mes conseils,<br />
<span style="visibility: hidden;"><span class="OptionText" style="visibility: visible;" title="Vers numérotés"><span id="memo" style="visibility: visible;"></span><span id="1180" style="color: peru; float: right; font-size: 80%;">1180</span></span></span>Et soustrais-toi d’avance à des pièges pareils.<br />
Évitons les filets que l’amour peut nous tendre ;<br />
Moins sûr est d’en sortir quand on s’est laissé prendre<br />
Et de rompre le nœud que Vénus a tissé.<br />
Cependant, même pris, l’imprudent enlacé<br />
Dans les funestes rets peut les fuir, si lui-même<br />
Ne s’oppose à sa fuite et, dans celle qu’il aime,<br />
N’absout pas, égaré par d’aveugles transports,<br />
Les taches de l’esprit et les défauts du corps.</blockquote>
</blockquote>
<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
Lucrèce, De la nature des choses, 1er siècle av.JC, traduction Lefèvre</div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><b>: <a href="http://fr.wikisource.org/wiki/Livre:Lucr%C3%A8ce_-_De_la_nature_des_choses_%28trad._Lef%C3%A8vre%29.djvu" target="_blank">+</a> : </b></span></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDasifoysbD6qwO3prC3aOawwXOqvZAAFjghgDyUyTe4DUbcm7v4KNGyFoRXOgPrT4pdQsmaib4oFKRv_jVvmLKSaSEbZZ649QuuEuXCSpkYbAa2AlRfjPPbsUaurcZ2uIIt3FPoYMACxD/s1600/Konstantin+Kalinovich+-+beneath+the+waves.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDasifoysbD6qwO3prC3aOawwXOqvZAAFjghgDyUyTe4DUbcm7v4KNGyFoRXOgPrT4pdQsmaib4oFKRv_jVvmLKSaSEbZZ649QuuEuXCSpkYbAa2AlRfjPPbsUaurcZ2uIIt3FPoYMACxD/s640/Konstantin+Kalinovich+-+beneath+the+waves.jpg" width="562" /></a></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-26404237840269291912015-04-23T15:14:00.000+02:002015-04-23T15:14:05.036+02:00Cette union magique :<br />
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVQwLopzcgzxyx9mQQnDNMMh4WOK5jHUd86nlhJyd9koMDVWQuaqNJnim6iQhyphenhyphenEcns_DsFY8LGBJm_oi8AIlkPnBWzzcS9zJ0z7MrQO_toi5Z9YWyW_YWbvHxz2Mt6rdm4bCqUaI7diRN6/s1600/alchimie-illustration-divers-04-806x820.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVQwLopzcgzxyx9mQQnDNMMh4WOK5jHUd86nlhJyd9koMDVWQuaqNJnim6iQhyphenhyphenEcns_DsFY8LGBJm_oi8AIlkPnBWzzcS9zJ0z7MrQO_toi5Z9YWyW_YWbvHxz2Mt6rdm4bCqUaI7diRN6/s1600/alchimie-illustration-divers-04-806x820.jpg" height="640" width="628" /></a></div>
<br />
<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Nous avons fait l'amour. Comme ce mot à l'air banal - trivial, usé, tout trait distinctif quasiment effacé par l'usage - mais comment mieux décrire une telle action en acte ? Cette création ? Cette union magique ? Je pourrais dire que nous sommes devenus deux silhouettes prises dans une danse hypnotique sous le talisman chaloupé de la lune, d'abord lente, si lente ... deux plumes appariées flottant dans la substance claire d'un ciel liquide ... puis qui accélèrent de plus en plus, pour finalement n'être que photons de lumière pure.</div>
<div style="text-align: justify;">
(...)</div>
<div style="text-align: justify;">
Ou bien je pourrais dresser la liste des impressions, des images encore brillantes, illuminées à jamais par la cambrure blanche de ces premières caresses, le premier regard après qu'ayant écarté la chemise de laine, j'ai vu qu'elle ne portait pas de soutien-gorge; la timidité de ses hanches se soulevant imperceptiblement lorsque j'ai fait glisser la rude toile de jean; la souple pulsation de la ligne qui, passant entre ses seins, courait de la pointe de son menton relevé jusqu'à sons ventre éclairé par ce pinceau de lumière émanant de sa chambre...</div>
<div style="text-align: justify;">
(...) </div>
<div style="text-align: justify;">
Mais il me semble que la meilleure façon pour moi de communiquer la beauté de ces moments consiste à répéter, tout simplement, que nous avons fait l'amour. Et consommé ainsi tout un mois de regard furtifs, de sourires prudents, de frôlements accidentels de nos corps trop flagrants ou trop secret pour n'être que des accidents, de toutes les autres petites vignettes incomplètes du désir... et peut-être par dessus tout, consommé la connaissance partagée de ce désir, et de ce désir retrouvé, et du progrès irrépressible de ce désir... dans une déflagration interne parfaitement silencieuse tandis que tout mon corps tendu explosait à l'intérieur du sien comme un fluide électrique. Partage, consommation, aboutissement; côte à côte dans un sprint joyeux remontant le long de la pente abrupte jusqu'au rebord du sommet, pour nous ruer dans le vide... planer en apesanteur... nous élancer immobiles à travers les espaces cosmiques d'une enveloppe charnelle; redescendre en douceur pour revenir peu à peu... au tic tac de la réalité plébiscitée par la majorité, au timide couinement du matelas, à ÉCOUTE l'aboiement d'un chien dehors sous l’œil voyeur de la lune...et au ÉCOUTER QUOI ? souvenir pressant d'un étrange bruit de pas humides que j'avais cru entendre FAIS GAFFE quelque part, proche à faire peur, juste des siècles ,des heures, ou quelques secondes auparavant !</div>
</blockquote>
<br />
<div style="text-align: right;">
Ken Kesey, Et quelques fois j'ai comme une grande idée, 1964</div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4Oa1OeFRqwH1KWbgT9pO5xYLeKzNCCvKjhXAueEpO7p1WKIRfrXMRrWckTYGSycgrrjG2_jLfOxz12S_9ILjSd4ujUvZYsskEBb2ywfXslR9uHg2cWDP1IHSNqleisP7DtZ-llz2CCORF/s1600/alchimie-illustration-concoction-fiole-chimie-03-639x820.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4Oa1OeFRqwH1KWbgT9pO5xYLeKzNCCvKjhXAueEpO7p1WKIRfrXMRrWckTYGSycgrrjG2_jLfOxz12S_9ILjSd4ujUvZYsskEBb2ywfXslR9uHg2cWDP1IHSNqleisP7DtZ-llz2CCORF/s1600/alchimie-illustration-concoction-fiole-chimie-03-639x820.jpg" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-75148375461780438492015-03-27T09:59:00.000+01:002015-03-27T14:34:32.960+01:00Inventons donc :<br />
<div style="text-align: center;">
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIZDVHRHqF6OD2nI7gaeCUttV50vuc41CzdlXKX0PYlpE1t7X9jyL7O9CaPBZQahTrCWsXOTiI7oalc0WPF0czIGfZnH6L8upomh9kH9dmkcgxbwICHhh7NHx68WM3FI3mrDJ0It1bbGwV/s1600/vizerskaya+self+portrait+01.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIZDVHRHqF6OD2nI7gaeCUttV50vuc41CzdlXKX0PYlpE1t7X9jyL7O9CaPBZQahTrCWsXOTiI7oalc0WPF0czIGfZnH6L8upomh9kH9dmkcgxbwICHhh7NHx68WM3FI3mrDJ0It1bbGwV/s1600/vizerskaya+self+portrait+01.jpg" height="470" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Autoportrait 01 - Elena Vizerskaya <span style="font-size: large;"><b>: <a href="http://www.vizerskaya.com/" target="_blank">+</a> :</b></span></td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br /></td></tr>
</tbody></table>
</div>
<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
A Julie<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
On me demande, par les rues,<br />
Pourquoi je vais bayant aux grues,<br />
Fumant mon cigare au soleil,<br />
A quoi se passe ma jeunesse,<br />
Et depuis trois ans de paresse<br />
Ce qu’ont fait mes nuits sans sommeil.<br />
<br />
Donne-moi tes lèvres, Julie ;<br />
Les folles nuits qui t’ont pâlie<br />
Ont séché leur corail luisant.<br />
Parfume-les de ton haleine ;<br />
Donne-les-moi, mon Africaine,<br />
Tes belles lèvres de pur sang.<br />
<br />
Mon imprimeur crie à tue-tête<br />
Que sa machine est toujours prête,<br />
Et que la mienne n’en peut mais.<br />
D’honnêtes gens, qu’un club admire,<br />
N’ont pas dédaigné de prédire<br />
Que je n’en reviendrai jamais.<br />
<br />
Julie, as-tu du vin d’Espagne ?<br />
Hier, nous battions la campagne ;<br />
Va donc voir s’il en reste encor.<br />
Ta bouche est brûlante, Julie ;<br />
Inventons donc quelque folie<br />
Qui nous perde l’âme et le corps.<br />
<br />
On dit que ma gourme me rentre,<br />
Que je n’ai plus rien dans le ventre,<br />
Que je suis vide à faire peur ;<br />
Je crois, si j’en valais la peine,<br />
Qu’on m’enverrait à Sainte-Hélène,<br />
Avec un cancer dans le cœur.<br />
<br />
Allons, Julie, il faut t’attendre<br />
A me voir quelque jour en cendre,<br />
Comme Hercule sur son rocher.<br />
Puisque c’est par toi que j’expire,<br />
Ouvre ta robe, Déjanire,<br />
Que je monte sur mon bûcher.</blockquote>
</blockquote>
</blockquote>
<br />
<div style="text-align: right;">
Alfred de Musset</div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="344" src="https://www.youtube.com/embed/cM-aEv-LmMM" width="459"></iframe>
<br />
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjshA3vMBtI-ejLg7itDtQNeepQEiSOY-ukkKn5axa-7M3UXyQa3cgQMWIqzyiBxO7GOHVbrF1L5agBRdB0NN2PpmetFH7Kxpz4jEBhJsHpvMWQU4VVOgsd5qFo9A7RCH8cdB6v0dSqchNW/s1600/Vizerkaya+paon.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjshA3vMBtI-ejLg7itDtQNeepQEiSOY-ukkKn5axa-7M3UXyQa3cgQMWIqzyiBxO7GOHVbrF1L5agBRdB0NN2PpmetFH7Kxpz4jEBhJsHpvMWQU4VVOgsd5qFo9A7RCH8cdB6v0dSqchNW/s1600/Vizerkaya+paon.jpg" /></a></div>
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pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-15385254858610962512015-03-26T17:51:00.002+01:002015-03-26T17:51:47.126+01:00Avoir confiance en tout :<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNJ3S0jg_WY01gzsWmJycp1ny6TCZpAtRqwTnVw3KHblzt_dO02COtgmJbRSwkqYAk3YNb_ljxE5dq4AnCsmKs0B2tf1WfRiBbgUHlrXiczinmu6XJ25FST81Vgjab00QVPJpwR69imrIj/s1600/%C3%A9cureuil+squelette+01.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNJ3S0jg_WY01gzsWmJycp1ny6TCZpAtRqwTnVw3KHblzt_dO02COtgmJbRSwkqYAk3YNb_ljxE5dq4AnCsmKs0B2tf1WfRiBbgUHlrXiczinmu6XJ25FST81Vgjab00QVPJpwR69imrIj/s1600/%C3%A9cureuil+squelette+01.jpg" height="640" width="506" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Jean-Christophe Theil <span style="font-size: large;">: <a href="https://www.flickr.com/photos/galleriejc/" target="_blank">+</a> :</span></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
<i>Pour bien connaître une chose il faut avoir confiance en tout ce que l'on connaît déjà et en l'étendue de ce savoir, quels que soient les horizons vers lesquels ils nous entraine. Autrefois, j'avais un écureuil qui s'appelait Omar et qui vivait dans l'intimité cotonneuse et la pénombre moelleuse de notre vieux canapé vert; Omar connaissait ce canapé; il le connaissait de l'intérieur ce sur quoi je me contentais de m'asseoir, et avait confiance en son savoir qui lui permettait de ne pas se faire écrabouiller par mon ignorance. Il a survécu jusqu'au jour où une couverture écossaise - que l'on avait étendue là pour camoufler l'usure - le désorienta à tel point qu'il perdit confiance en sa connaissance intime. Au lieu de s'évertuer à intégrer une couverture à l'organisation de son petit monde, il partit s'installer dans la gouttière à l'arrière de la maison où il mourut noyé à la première averse d'automne, sans doute en maudissant la fameuse couverture : au diable ce monde qui refuse de rester le même ! Qu'il aille au diable !</i></div>
</blockquote>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
Ken Kesey, Et quelquefois j'ai comme une grande idée, 1964</div>
<br />
<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0uEfEFsZn4bCFpUQlO_PpwV2KERHeQ1LZjRQEL-NW3SSd8K7OiRrKeim0EdC8cYyhdQLf_mcia5iuO0BmqRS7fGYa8woXcT6XKhj6YlGDpX0uqcwc6PjibnYN2WIZICLWeve2kMMlX0uO/s1600/%C3%A9cureuille+crane.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0uEfEFsZn4bCFpUQlO_PpwV2KERHeQ1LZjRQEL-NW3SSd8K7OiRrKeim0EdC8cYyhdQLf_mcia5iuO0BmqRS7fGYa8woXcT6XKhj6YlGDpX0uqcwc6PjibnYN2WIZICLWeve2kMMlX0uO/s1600/%C3%A9cureuille+crane.JPG" /></a></div>
<br />pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-8105930511855143172015-03-22T12:56:00.002+01:002015-03-22T12:56:47.329+01:00Il mène sa vie :<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYXg5DkkI5zzRIqkPVe-1SwiBVLAANFkBGaRvwcQLNhQ2LqA9vfi5Cf3EzGGKwgOahwaHggNJpscYEf3hYoOFrspTfRnnJA1dwAuWMDy7x1gtwlKfIkI9bvM1wMiqLQaynVoMp_vRWUJq2/s1600/Winogrand_Stock+Rod%C3%A9o.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYXg5DkkI5zzRIqkPVe-1SwiBVLAANFkBGaRvwcQLNhQ2LqA9vfi5Cf3EzGGKwgOahwaHggNJpscYEf3hYoOFrspTfRnnJA1dwAuWMDy7x1gtwlKfIkI9bvM1wMiqLQaynVoMp_vRWUJq2/s1600/Winogrand_Stock+Rod%C3%A9o.jpg" height="426" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Garry Winograd - Fort Worth, Texas - 1974 </td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Savez-vous comme c'est simple un désir ? Se promener est un désir. Écouter de la musique, ou bien faire de la musique, ou bien écrire sont des désirs. Un printemps, un hiver sont des désirs. La vieillesse aussi est un désir. Même la mort. Le désir n'est jamais à interpréter, c'est lui qui expérimente. Alors on nous objecte des choses très fâcheuses. On nous dit que nous revenons à un vieux culte du plaisir, à un principe de plaisir, ou a une conception de la fête (la révolution sera une fête...). On nous oppose ceux qui sont empêchés de dormir, soit du dedans, soit du dehors et qui n'en ont ni le pouvoir ni le temps ; ni la faculté de se promener, ni d'entrer en catatonie sauf à l’hôpital ; ou qui sont frappés d'une vieillesse, d'une mort terrible ; bref tous ceux qui souffrent. Nous disons tout au contraire : <i>il n'y a de désir qu'agencé ou machiné</i>. Vous ne pouvez pas saisir ou concevoir un désir hors d'un agencement déterminé, sur un plan qui ne préexiste pas, mais qui doit lui-même être construit. Que chacun, groupe ou individu, construise le plan d'immanence où il mène sa vie et son entreprise, c'est la seule affaire importante. Hors de ces conditions vous manquez en effet de quelque chose, mais vous manquez précisément des conditions qui rendent un désir possible. Les organisations de formes, les organisations de sujet (l'autre plan) "impuissantent" le désir : elles le soumettent à la loi, elles y introduisent le manque. Si vous ligotez quelqu'un et que vous lui dîtes : "Exprime-toi camarade", il pourra dire tout au plus qu'il ne veut pas être ligoté. Telle est sans doute la seule spontanéité du désir : ne pas vouloir être opprimé, exploité, asservi, assujetti. Mais on n'a jamais fait un désir avec des non-vouloirs.</div>
</blockquote>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
Gilles Deleuze et Claire Parnet, Dialogues, 1996</div>
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitV_cGZmkZuP4MZyYJ2AyjdPrbEJ9qr2I8NWwIf0HtogkIWDA-zk3KD3ZVdze8WbSbkAZYQUj18vpghkpDU7_oTDJ5evxur8n9FP7FzWL-PnBLzhwywrqQ3V8_1ef6h5VtsllOKDj56SCV/s1600/Garry+Winogrand+02.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitV_cGZmkZuP4MZyYJ2AyjdPrbEJ9qr2I8NWwIf0HtogkIWDA-zk3KD3ZVdze8WbSbkAZYQUj18vpghkpDU7_oTDJ5evxur8n9FP7FzWL-PnBLzhwywrqQ3V8_1ef6h5VtsllOKDj56SCV/s1600/Garry+Winogrand+02.jpg" height="426" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Central Park, New York - 1968</td></tr>
</tbody></table>
<br />pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-14124666116661069812015-03-19T11:47:00.001+01:002015-03-19T11:47:43.994+01:00Souffrir justement ? <br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYT8BujmgEOpd7E3_sSBCJsrXGeWoDPvk4XeeRtaY5eDImhVAvPcwhDaqsV0F99kkoK1ipuy4vhpOKvU2pOH3Z3rFom214y8RinkYS3mEteruA1McdT2ZjhQ81SNI7I_rI-nrI8KAOKh31/s1600/NeilCraver_web14.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYT8BujmgEOpd7E3_sSBCJsrXGeWoDPvk4XeeRtaY5eDImhVAvPcwhDaqsV0F99kkoK1ipuy4vhpOKvU2pOH3Z3rFom214y8RinkYS3mEteruA1McdT2ZjhQ81SNI7I_rI-nrI8KAOKh31/s1600/NeilCraver_web14.jpg" height="426" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Neil Carver - Omni-Phantasmic (<a href="http://www.emptykingdom.com/featured/neil-craver/" target="_blank">via</a>)</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
- Mais quoi ? demandai-je, quand un homme croit avoir tort, dans la mesure où il est plus noble n'est-il pas moins capable de s'emporter, souffrant de la faim, du froid ou de toute autre incommodité semblable, contre celui qui, pense-t-il, le fait souffrir justement ? En d'autres termes, ne se refuse-t-il pas à éveiller sa colère contre celui qui le traite ainsi ?<br />- C'est la vérité, répondit-il.<br />- Par contre, s'il se croit victime d'une injustice, n'est-ce pas qu'alors il bouillonne, s'irrite, combat du côté qui lui paraît juste -même s'il y va de la faim, du froid, et de toutes les épreuves de ce genre- et, ferme dans ses positions, triomphe, sans se départir de ces sentiments généreux qu'il n'ait accompli son dessein, ou ne meure, ou, comme un chien par le berger, ne soit, par sa raison, rappelé à lui et calmé.<br />- Cette image est tout fait juste, observa-t-il ; aussi bien, dans notre cité, avons-nous établi que les auxiliaires seraient soumis aux chefs comme des chiens à leurs bergers.<br />- Tu comprends parfaitement ce que je veux dire; mais fais-tu en outre cette réflexion?<br />- Laquelle?<br />- Que c'est le contraire de ce que nous pensions tout à l'heure qui se révèle à nous au sujet de l'élément irascible. Tout à l'heure, en effet, nous pensions qu'il se rattachait à l'élément concupiscible, tandis que maintenant nous disons qu'il s'en faut de beaucoup et que, bien plutôt, quand une sédition s'élève dans l'âme, il prend les armes en faveur de la raison.<br />- Assurément.<br />- Est-il dont différent de la raison, ou l'une de ses formes, de sorte qu'il n'y aurait pas trois éléments dans l'âme, mais deux seulement, le rationnel et le concupiscible ? Ou bien, de même que trois classes composaient la cité -gens d'affaires, auxiliaires et classe délibérante- de même, dans l'âme, le principe irascible constitue-t-il un troisième élément, auxiliaire naturel de la raison quand une mauvaise éducation ne l'a point corrompu ?<br />- Il y a nécessité, répondit-il, qu'il constitue un troisième élément.<br />- Oui, dis-je, s'il apparaît différent de l'élément rationnel, comme il est apparu différent du concupiscible.</div>
</blockquote>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
Platon, République</div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMCnmfoJAfwY5kkf8N9o3oltGnBMfjr7hdtRYxpQhYP0XQBno-7oeVQkAq9nlqDbkTSN2yYVleJL3Fb2G7YqEiKcw6BgdXzRQDlxjiPj6G2UA_l11sfvor0-gMrjTvY1kUr2CKf1B5WyH-/s1600/NeilCraver_web06.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMCnmfoJAfwY5kkf8N9o3oltGnBMfjr7hdtRYxpQhYP0XQBno-7oeVQkAq9nlqDbkTSN2yYVleJL3Fb2G7YqEiKcw6BgdXzRQDlxjiPj6G2UA_l11sfvor0-gMrjTvY1kUr2CKf1B5WyH-/s1600/NeilCraver_web06.jpg" height="426" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-62737248263464096042015-03-18T09:38:00.000+01:002015-03-18T09:38:00.026+01:00Ailleurs que sur soi-même :<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCZGyAioI8RTLo0HpuU1B6-4ZSTKsFFRAT716YLJUx3hSe9DX2kd2vTdVvrWk9fbltidhhsdATosBvsmuPi88AkwiXzl0PhwCx_HGDjlA7dxrj4ivjlpr1U1XTGU4B_5YxaEhEbEGs73R0/s1600/Auguste+Herbin+Les+toits+de+Paris+sous+la+neige,+1902.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCZGyAioI8RTLo0HpuU1B6-4ZSTKsFFRAT716YLJUx3hSe9DX2kd2vTdVvrWk9fbltidhhsdATosBvsmuPi88AkwiXzl0PhwCx_HGDjlA7dxrj4ivjlpr1U1XTGU4B_5YxaEhEbEGs73R0/s1600/Auguste+Herbin+Les+toits+de+Paris+sous+la+neige,+1902.jpg" height="640" width="584" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Auguste Herbin - Les toits de Paris sous la neige -1902</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Le désir de l'avantage salarial s'environne de crainte lorsque l'obtention de cet avantage est conditionné par des stratégies de probabilité décroissante - comme atteindre tel objectif intermédiaire dont la portée semble de plus en plus lointaine. La combinaison de l'intensité maintenue du désir - pour le salarié l'accès à l'argent est toujours aussi impérieux et l'abandon n'est pas une option - et de la difficulté croissante de ses conditions de réalisation est génératrice d'une tension dont l'affect triste de crainte est le principe. Or, comme tous les affects tristes, celui-ci induit du conatus un surplus d'activité pour s'en défaire - "plus grande est la tristesse, plus grande est la puissance d'agir par laquelle l'homme s'efforce de lutter contre la tristesse". Cette situation passionnelle, déterminée par la structure générale du rapport d'enrôlement salarial et par les conditions ambiantes dans lesquelles ce rapport s'effectue, s'impose sans appel à l'agent et lui prescrit tous ses efforts - déployé avec une intensité proportionnelle à celle du désir directeur. Or l'intensification des mouvements de puissance conative, dans un contexte général de domination et d'instrumentalisation a nécessairement pour corrélat un relèvement du niveau de violence exercé sur les autres - ceux que chacun à la possibilité de dominer-instrumenter - aussi bien d'ailleurs que sur soi-même.</div>
</blockquote>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
Frédéric Lordon, Capitalisme, désir et servitude - Marx et Spinoza - 2010</div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhDed3dQwi-cenaDlYr04y-laPN47BjV85sVT-_15WDQ8ZiWm2zrF_glGKEpkWD0z3-igaEmoZ7GVy6-_rOB7cw4hCm413ehaXI0phi1_PM2q11Ca-5C5ibWrk-flvdu2hesF_2C-9s85q/s1600/Johan+Thorn+Prikker+Madonna+in+the+tulip+field,+infront+of+the+cross,+1892+hauksven.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhDed3dQwi-cenaDlYr04y-laPN47BjV85sVT-_15WDQ8ZiWm2zrF_glGKEpkWD0z3-igaEmoZ7GVy6-_rOB7cw4hCm413ehaXI0phi1_PM2q11Ca-5C5ibWrk-flvdu2hesF_2C-9s85q/s1600/Johan+Thorn+Prikker+Madonna+in+the+tulip+field,+infront+of+the+cross,+1892+hauksven.jpg" height="640" width="389" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Johan Thorn Prikker - Madonna in the tulip field, infront of the cross - 1892</td></tr>
</tbody></table>
<br />
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<div style="text-align: right;">
</div>
pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-807948445762432112015-03-17T11:58:00.000+01:002015-03-17T11:58:01.465+01:00Personne ne possède de clé :<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzolPn7VT2qbe46EStSRrXdw3fGyYEvyZsRzKPm71MVZlo3H0Vf9vZIUlAEJJzTqqEEpH_ZFJL-ovE32mDDu9FGg-_uEmtPpCYqKX-osXnSP8H2yTlw4HmQjjyV1jMPEv0bUEw1xytsw5M/s1600/herbert-matter-mercedes-nude-in-net-1940.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzolPn7VT2qbe46EStSRrXdw3fGyYEvyZsRzKPm71MVZlo3H0Vf9vZIUlAEJJzTqqEEpH_ZFJL-ovE32mDDu9FGg-_uEmtPpCYqKX-osXnSP8H2yTlw4HmQjjyV1jMPEv0bUEw1xytsw5M/s1600/herbert-matter-mercedes-nude-in-net-1940.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Herbert Matter - Mercedes nude in net - 1940</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
La came est une équation cellulaire qui enseigne à l’utilisateur des faits d’une valeur générale. J’ai énormément appris en utilisant la came : j’ai vu la vie mesurée dans des gouttes de solution de morphine. J’ai vécu la privation atroce du sevrage et le plaisir du soulagement lorsque les cellules assoiffées de came boivent à la seringue. Tout plaisir n’est peut-être que dans le soulagement. J’ai appris le stoïcisme cellulaire que la came enseigne à l’utilisateur. J’ai vu une cellule de prison pleine de camés malades, silencieux et immobiles dans leur misère individuelle. Ils savaient la vanité de se plaindre ou de bouger. Ils savaient que, fondamentalement, personne ne peut aider personne. Personne ne possède de clé, de secret qu’il pourrait vous révéler. J’ai appris l’équation de la came.</div>
</blockquote>
</blockquote>
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizNTHum1fJ8up76XMqx4KxCBj0jcMFRuX0Lc1eAAs3Hhmu3RbagbWOiiu7RRLcJGFvRcm1fTtpT0iG99v0QHZYsAqWvysE57DpPpd8kSL1xWUOcFtOJLKwUPtXJtsBKtzC51vZrQ36THa2/s1600/herbert-matter-09.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizNTHum1fJ8up76XMqx4KxCBj0jcMFRuX0Lc1eAAs3Hhmu3RbagbWOiiu7RRLcJGFvRcm1fTtpT0iG99v0QHZYsAqWvysE57DpPpd8kSL1xWUOcFtOJLKwUPtXJtsBKtzC51vZrQ36THa2/s1600/herbert-matter-09.jpg" height="640" width="494" /></a> </div>
<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
(...) </div>
<div style="text-align: justify;">
Laisser tomber la came, c’est changer totalement de mode de vie. J’ai vu des camés
se désintoxiquer, se mettre à boire comme des trous, et finalement crever en peu d’années. Le
suicide est également très fréquent chez les ex-camés. Pour quelle raison un camé s’arrête-t-il volontairement ? Personne ne connaît la réponse.
Aucune analyse objective des horreurs
et des désavantages de la came ne peut
donner l’impulsion initiale pour s’arrêter. La décision d’arrêter la came est
une décision cellulaire et quand on a
résolu de s’arrêter, il est impossible
de s’y remettre de façon permanente
ensuite, de même qu’auparavant il
était impossible de s’en passer.
Comme pour celui qui est de retour
d’un long voyage, tout paraît différent
quand on revient de la came.</div>
</blockquote>
</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
William Burroughs, Junky, 1953</div>
<div style="text-align: right;">
pdf <span style="font-size: large;"><b>: <a href="http://www.novelas.rodriguezalvarez.com/pdfs/Burroughs,%20William%20%27%27Junky%27%27-Xx-En-Sp-Fr.pdf" target="_blank">+</a> : </b></span></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixEJSi9gyj5aq2Mcj6HotRfE58eqoKT_VBj41C5KlxFgZNTewl-SyQAohHuz9rOel1SCU4GAFGGzIUlk9ywrOSgWIfNbRjinW095szHcLWjNXdznPpuo9WSWvvpr9EWxuHgf-WHV6PaVYY/s1600/herbert-matter-10.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixEJSi9gyj5aq2Mcj6HotRfE58eqoKT_VBj41C5KlxFgZNTewl-SyQAohHuz9rOel1SCU4GAFGGzIUlk9ywrOSgWIfNbRjinW095szHcLWjNXdznPpuo9WSWvvpr9EWxuHgf-WHV6PaVYY/s1600/herbert-matter-10.jpg" height="540" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-53317076457001742122015-03-10T05:56:00.001+01:002015-03-10T05:56:19.307+01:00Simuler un intérêt :<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhs06s-dLmS79Bf73Lfc-b4oi_u9e7NnleSDgEyd2DYKK03OvbMt3Y8ePkzCS2hnzEp2tJ6u2Xsg8FkEmYjMR6uHOifESkcCsGBMR6vvrn6r1VyYCTDTlf4BCe4R1bvoBDX6ViHj7c_dAU5/s1600/Miro+Portrait.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhs06s-dLmS79Bf73Lfc-b4oi_u9e7NnleSDgEyd2DYKK03OvbMt3Y8ePkzCS2hnzEp2tJ6u2Xsg8FkEmYjMR6uHOifESkcCsGBMR6vvrn6r1VyYCTDTlf4BCe4R1bvoBDX6ViHj7c_dAU5/s1600/Miro+Portrait.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Joan Miro - Portrait</td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br /></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: center;">
</div>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Car, à a vérité, dit le Mathématicien, avec un sourire bienveillant qui entend établir sa totale indifférence à un quelconque jugement moral en cette affaire, c'est une erreur grossière de prétendre que Rita, quand elle est ivre, veut montrer ses seins à tout le monde, parce que, de toute façon, elle est toujours ivre et que la plupart du temps elle est habillée jusqu'au cou. Non, d'après le Mathématicien, si elle fait ça de temps en temps, ce n'est pas tant par alcoolisme ou exhibitionnisme que par timidité : que faire, de quoi parler, comment se comporter en société ? Simuler un intérêt pour des conversations stupides ou prendre des poses prétentieuses, essayer de réfuter des arguments inattaquables mais complètement faux, justifier pourquoi nous préférons la pâte de coings à celle de pommes ou Miro à Dali ? Ah non ! mieux vaut rester dans un coing à se taire, en buvant gin sur gin, en fumant du tabac noir, jusqu'à ce que à un moment donné de la nuit, de façon brusque et pour passer à l'action après un marasme insupportable, sans savoir quel comportement adopter ni quel mot vrai proférer, pour libérer l'angoisse, paf, les seins à l'air. Et ça bien sûr, sans aucune préméditation, de façon compulsive plutôt, au moment ou non seulement les autres mais elle même l'attendent le moins. </div>
</blockquote>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
Juan José Saer, Glose, 1988</div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEggegDwQofnDVWYMC6iB_OZz1KpX7yXzoOEDXfkjLb4taSYf-wu21fSmoZzIVuAuZYpfhH2dnTvgxYJ6nODr3-kl5b6y0PxiOlaDVM4UsOveV43StQJB-vVesLC7pbFjdt0qsyEWNy6_PiP/s1600/Salvador+Dali+sporting+a+football+helmet.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEggegDwQofnDVWYMC6iB_OZz1KpX7yXzoOEDXfkjLb4taSYf-wu21fSmoZzIVuAuZYpfhH2dnTvgxYJ6nODr3-kl5b6y0PxiOlaDVM4UsOveV43StQJB-vVesLC7pbFjdt0qsyEWNy6_PiP/s1600/Salvador+Dali+sporting+a+football+helmet.jpg" height="640" width="497" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Salvador Dali - Portrait</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-43347634408957814242015-02-08T10:12:00.000+01:002015-02-08T10:12:01.670+01:00Passez-moi cette faiblesse :<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWFVyL8-rU5RQOXDLvBvo5CPOjYITs9BzwQa_dAiJwFpmrHCPlYRUwqx-nMjBb07OAiKoKXH5C0p8Zzsa34eCNcoPVqEylU5OH4JVYzGXiOWtLFf7Bt5jm2ckFE-EYVi9J_C68A0C2LWpx/s1600/1506401_651355164941319_3420403383077730407_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWFVyL8-rU5RQOXDLvBvo5CPOjYITs9BzwQa_dAiJwFpmrHCPlYRUwqx-nMjBb07OAiKoKXH5C0p8Zzsa34eCNcoPVqEylU5OH4JVYzGXiOWtLFf7Bt5jm2ckFE-EYVi9J_C68A0C2LWpx/s1600/1506401_651355164941319_3420403383077730407_n.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Yup'Ik</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
<span class="personnage">PROSPERO</span></div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
— Mon fils, vous avez l’air ému, comme si vous étiez alarmé…
Rassurez-vous, seigneur. Nos divertissements sont finis. Nos acteurs, je vous en ai prévenu, étaient tous des esprits ; ils se sont fondus
en air, en air subtil. Un jour, de même que l’édifice sans base de
cette vision, les tours coiffées de nuées, les magnifiques palais, les temples solennels, ce globe immense lui-même, et tout ce qu’il
contient, se <span><span class="pagenum ws-pagenum" id="261" title="Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/265"></span></span>dissoudront, sans laisser plus de vapeur à l’horizon que la fête immatérielle qui vient de s’évanouir ! Nous sommes de l’étoffe dont sont faits les
rêves, et notre petite vie est enveloppée dans un somme… Monsieur, je
suis contrarié… Passez-moi cette faiblesse… Mon vieux cerveau est
troublé… Ne soyez pas en peine de mon infirmité… Retirez-vous, s’il
vous plaît, dans ma grotte, et reposez-vous là. Je vais faire un tour
ou deux pour calmer mon âme agitée.</div>
</blockquote>
<div style="line-height: 1; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="personnage">FERDINAND ET MIRANDA</span></div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
— Nous vous souhaitons le repos.</div>
</blockquote>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
William Shakespeare, La Tempête, Traduction par François-Victor Hugo</div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><b>: <a href="http://fr.wikisource.org/wiki/La_Temp%C3%AAte/Traduction_Hugo,_1865" target="_blank">+</a> : </b></span></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhyzEEMCDsAjIiwH95heGWSoRbT8q8S6WXFeDHcJZ_6GrZg-D1dS_qPy6O6AkD5fe_sds_Yw4-kqmLrmkLt1mfLfGSrd77ShgZW9jx3tgsxv1rfxQCxLga2mHNLNjJokTdDSeuXjXcCLmcA/s1600/Yupik_shaman_Nushagak.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhyzEEMCDsAjIiwH95heGWSoRbT8q8S6WXFeDHcJZ_6GrZg-D1dS_qPy6O6AkD5fe_sds_Yw4-kqmLrmkLt1mfLfGSrd77ShgZW9jx3tgsxv1rfxQCxLga2mHNLNjJokTdDSeuXjXcCLmcA/s1600/Yupik_shaman_Nushagak.jpg" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-3469479755047402862015-02-07T00:30:00.000+01:002015-02-07T00:30:00.840+01:00 Pour ainsi dire flottante :<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSPkHoPG4mmAf31lFK7ZeL-yF5edZjmCCDXW0nC2JpOnW7CA0eSnSm63HRB985_5oTPnwax2FhLg0Rc9l_8sKmOHsAfJ39EWL2f66O1tpEgQhU1wMfS5TwUh_UWS5DmtM1FltkygPa-5wy/s1600/Seated+Woman+%E2%80%94+Egon+Schiele.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSPkHoPG4mmAf31lFK7ZeL-yF5edZjmCCDXW0nC2JpOnW7CA0eSnSm63HRB985_5oTPnwax2FhLg0Rc9l_8sKmOHsAfJ39EWL2f66O1tpEgQhU1wMfS5TwUh_UWS5DmtM1FltkygPa-5wy/s1600/Seated+Woman+%E2%80%94+Egon+Schiele.jpg" height="426" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Egon Schiele - Femme assise</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Nous trouvons, en premier lieu, un état d’angoisse général, une angoisse pour ainsi dire flottante, prête à s’attacher au contenu de la première représentation susceptible de lui fournir un prétexte, influant sur les jugements, choisissant les attentes, épiant toutes les occasions pour se trouver une justification. Nous appelons cet état « angoisse d’attente » ou « attente anxieuse ». Les personnes tourmentées par cette angoisse prévoient toujours les plus terribles de toutes les éventualités, voient dans chaque événement accidentel le présage d’un malheur, penchent toujours pour le pire, lorsqu’il s’agit d’un fait ou événement incertain. La tendance à cette attente de malheur est un trait de caractère propre à beaucoup de personnes qui, à part cela, ne paraissent nullement malades on leur reproche leur humeur sombre, leur pessimisme mais l’angoisse d’attente existe régulièrement et à un degré bien prononcé dans une affection nerveuse à laquelle j’ai donné le nom de névrose d’angoisse et que je range parmi les névroses actuelles.</div>
</blockquote>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
(...) </blockquote>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZBiXzR5vDCFQ9jNj97qVIOZj98C71RRYhTNmMmMrf0z2108QeNQv0D7AyfXGB5YFLHTMBIl2Iokz8t0yy2NZrfo7UVdoNSBN0GwSP33hYf3-1HVIpPMcH3qY3rrk6ignxqWI8oDzakFdL/s1600/Two+Figures+%E2%80%94+Egon+Schiele.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZBiXzR5vDCFQ9jNj97qVIOZj98C71RRYhTNmMmMrf0z2108QeNQv0D7AyfXGB5YFLHTMBIl2Iokz8t0yy2NZrfo7UVdoNSBN0GwSP33hYf3-1HVIpPMcH3qY3rrk6ignxqWI8oDzakFdL/s1600/Two+Figures+%E2%80%94+Egon+Schiele.png" height="640" width="418" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Deux figures</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</blockquote>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Il n’est pas difficile d’établir que l’angoisse d’attente ou l’état d’angoisse général dépend dans une très grande mesure de certains processus de la vie sexuelle ou, plus exactement, de certaines applications de la libido. Le cas le plus simple et le plus instructif de ce genre nous est fourni par les personnes qui s’exposent à l’excitation dite fruste, c’est-à-dire chez lesquelles de violentes excitations sexuelles ne trouvent pas une dérivation suffisante, n’aboutissent pas à une fin satisfaisante. Tel est, par exemple, le cas des hommes pendant la durée des fiançailles, et des femmes dont les maris ne possèdent pas une puissance sexuelle normale ou abrègent ou font avorter par précaution l’acte sexuel. Dans ces circonstances, l’excitation libidineuse disparaît, pour céder la place à l’angoisse, sous la forme soit de l’angoisse d’attente, soit d’un accès ou d’un équivalent d’accès. L’interruption de l’acte sexuel par mesure de précaution, lorsqu’elle devient le régime sexuel normal, constitue chez les hommes, et surtout chez les femmes, une cause tellement fréquente de névrose d’angoisse que la pratique médicale nous ordonne, toutes les fois que nous nous trouvons en présence de cas de ce genre, de penser avant tout à cette étiologie. En procédant ainsi, on aura plus d’une fois l’occasion de constater que la névrose d’angoisse disparaît dès que le sujet renonce à la restriction sexuelle.</div>
</blockquote>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
Sigmund Freud, Introduction à la psychanalyse, Traduction par Samuel Jankélévitch, 1923</div>
<div style="text-align: right;">
</div>
<div style="text-align: right;">
</div>
<div style="text-align: right;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4auwhs6ywn74AFeMo6MlmC6DW0sF4nUROQDGO_awjuA7FhF6KxS6AT4DKl6oNBZazEx4pUZsLxMKAijbU5wouJYddOUvigoUbiRMUy7WUgtHS2cziwv95eWJkUR_QKSQmN4QcKtNuFTeO/s1600/tache+01.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4auwhs6ywn74AFeMo6MlmC6DW0sF4nUROQDGO_awjuA7FhF6KxS6AT4DKl6oNBZazEx4pUZsLxMKAijbU5wouJYddOUvigoUbiRMUy7WUgtHS2cziwv95eWJkUR_QKSQmN4QcKtNuFTeO/s1600/tache+01.jpg" height="640" width="465" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: right;">
</div>
pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-27267531375231866892015-02-06T16:50:00.001+01:002015-02-06T16:50:13.250+01:00Dans une tempête d’émotions :<div style="text-align: center;">
</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgjj_RwQguA16Vew9W_zhl3d49ookYl_-DVkbM4BVhPtXrT18cc7A-71i7hKMI4cR_vCIvFp8F9iolNATWtmxujCUQoWZ6MOMwXLVxYEVzCuKrkUSEyBjikFgCzy4I_fJeMpyPOBxPoJZWd/s1600/Transformation+of+St.+George+%E2%80%94+Judson+Huss.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgjj_RwQguA16Vew9W_zhl3d49ookYl_-DVkbM4BVhPtXrT18cc7A-71i7hKMI4cR_vCIvFp8F9iolNATWtmxujCUQoWZ6MOMwXLVxYEVzCuKrkUSEyBjikFgCzy4I_fJeMpyPOBxPoJZWd/s1600/Transformation+of+St.+George+%E2%80%94+Judson+Huss.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Judson Huss - Transformation of St. George</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
</div>
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Chaque personne a droit à son propre secret et à sa propre mort. Et comment puis-je vivre ou mourir si je ne rentre pas en possession de ce droit qui est le mien ? C’est pour cela que j’ai écrit, pour vous demander de me rendre ce droit… et quand, une fois fini ce travail de deuil et sous la charge de vêtements de robes de chaussures et de bas noirs, une chair fragile et forte, chaude et vulnérable au gel, qui assurément va repousser et réclamera, affamée, de l’air, de la lumière, des caresses, du pain… réclamera des chemins pour marcher… des voix à écouter… des visages à regarder, du vent de la pluie du soleil et de la fraîcheur – et si marchant dans le bois inconnu de la vie j’ai envie de courir et si je meurs épuisée par une course heureuse sous le soleil, contre le vent… si je meurs de la surprise de quelque nouveau visage-rencontre caché derrière un arbre en attente, si je meurs foudroyée par l’éclair de la joie, étouffée par une étreinte trop forte, noyée dans une tempête d’émotions entraînant vers une mer qui invisible attend derrière la nuit, si je meurs vidée de mon sang par les blessures ouvertes d’un amour perdu que rien n’aura pu refermer, si je meurs poignardée par la lame effilée d’un regard cruel, je vous demande seulement ceci : ne cherchez pas à vous expliquer ma mort, ne la disséquez pas, ne la cataloguez pas pour votre tranquillité, par peur de votre propre mort, mais tout au plus pensez – ne le dites pas fort, les mots trahissent – ne le dites pas fort, mais pensez en vous-mêmes : elle est morte parce qu’elle a vécu.</div>
</blockquote>
</blockquote>
<br />
<div style="text-align: right;">
Goliarda Sapienza, Le Fil de midi</div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><b>: <a href="http://www.libfly.com/billet-3971-1037.html" target="_blank">+</a> : </b></span><br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjkAb6UDe56sb02AqyOiXD-ZLlY5AnA14DlpNKiQRQcsdlp2HMOrMWT-iPPluZ6xVPmbGOxpicJ3w8pmm4ht1hkdZxWl3ZjJdsANnqqnRiwzeutRmuZx5ZWFPum2AzHVi6s_HyTEC3da3gu/s1600/The+Reconciliation+%E2%80%94+Judson+Huss.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjkAb6UDe56sb02AqyOiXD-ZLlY5AnA14DlpNKiQRQcsdlp2HMOrMWT-iPPluZ6xVPmbGOxpicJ3w8pmm4ht1hkdZxWl3ZjJdsANnqqnRiwzeutRmuZx5ZWFPum2AzHVi6s_HyTEC3da3gu/s1600/The+Reconciliation+%E2%80%94+Judson+Huss.jpg" height="640" width="453" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">The Reconcilliation</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><b> </b></span></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
</div>
pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-87582800256490418882015-01-29T16:27:00.000+01:002015-01-29T16:35:52.958+01:00On devient distrait :<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/aVfUhWjkp0A" width="560"></iframe>
</div>
<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Tout est <i>connecté</i>. Tu sais, c'est à toi de jouer. C'est là que tout commence.Tu t'approches de la table, tu évalues ton coup, tu regardes la disposition des billes, et là, déjà tu le sens, la façon dont les billes sont <i>connectées</i> entre elles, immobiles sur la table, dont toi tu es connecté à <i>elles,</i> la façon dont la queue devient le prolongement de ton bras, et tu mets du bleu, et la encore tu sens la connexion, et ça devient bon, vieux, parce que t'accumules toute cette énergie positive, tu sais que tu peux jouer n'importe quel coup et que tu réussiras - c'est pas un truc palpable, mais c'est là - et ça fait du bien, comme un poivrot qui entre dans un bar et qu'est complètement bourré au moment où il se pointe, mais il voit tout cet enquillement de bouteille, les sent comme elles sentent sa présence et s'installe au bar, connecté au monde entier, et il commande à boire, et il s'envoie son shot dans le gosier et tout lui remonte au cerveau. Y se passe la même chose pour moi à la table de billard. Je sens le truc. C'est là. Bref, je prépare le coup dans ma tête, je me penche, et un truc se passe entre la blanche, la bille visée, la poche et moi, et je sens que ça monte, je joue, et ça <i>marche</i>. T'as attendu ce moment toute ta vie. Ta connexion s'est<i> faite</i>. La boucle est bouclée. Tu l'as en toi maintenant.</div>
<div style="text-align: justify;">
Si tu manques le coup, que la bille ne tombe pas dans la poche, que tu fais une fausse queue ou je sais pas quoi, la connexion est rompue et une part de toi meure avec. Ça aussi, je l'ai senti. Je <i>sais</i> que c'est la vérité. Fini, foutu, et c'est pas avec un coup à cent dollars non plus que tu vas le récupérer. Quand tu perds, c'est pour toujours, et quand tu gagnes ce n'est que pour une ou deux secondes. C'est la vie. Je te baratine pas. J'ai aucune raison de le faire.</div>
<div style="text-align: justify;">
Y a pas deux trucs de ce putain de monde qui soient pas connectés, voilà ce que je pense ; la connexion te fait avancer, et les connexions ratées te foutent en l'air. Imagine que tu vois cette femme, par exemple ? Tu envoies un tas de bonnes ondes pour savoir si ça accroche avec elle, et si elle réagit pareil, <i>bam, </i>vous êtes connectés ; pas besoin de prononcer un mot, c'est là et vous le savez tout les deux. Mais tu sais ce qu'on fait vraiment ; on devient distrait, on déconne, on fait le malin, on s'intéresse qu'à sa pomme et on bousille la connexion. Est-ce qu'on s'en rend compte ? Même pas, mec, on continue d'essayer et ça fait qu'empirer. C'est comme si tu crevais d'envie de casser une vitre avec ton poing, tu vois, et si tu cédais à ce désir sans réfléchir, alors <i>bam</i>, pendant une demi-seconde, t'aurais l'impression d'être le roi du monde ; mais au lieu de ça, tu commences à avoir la trouille de te couper, toutes ces conneries, et t'hésites, alors tu t'en veux à mort et tu finis par exploser la vitre, sauf que tu le fais en toute conscience, et du coup t'en retire aucun plaisir.</div>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
Don Carpenter, Sale temps pour les braves, 1964<br />
<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEje6TyL9heifAfw1C_qNarAwvXrLl6Ausen_qRfM3v3NCXkeUcywRiMA32RFsc8ZsqVQ2QCWRj4-z8fdD13I2nybWvCN-snqEBarHddm5tidgpE3smV0xIxzedtKiuyC4iBZPYAU633cUEG/s1600/vaudou.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEje6TyL9heifAfw1C_qNarAwvXrLl6Ausen_qRfM3v3NCXkeUcywRiMA32RFsc8ZsqVQ2QCWRj4-z8fdD13I2nybWvCN-snqEBarHddm5tidgpE3smV0xIxzedtKiuyC4iBZPYAU633cUEG/s1600/vaudou.jpg" height="510" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span class="_Hcb _Fcb"><span class="irc_pt" dir="ltr" style="text-align: left;">Sculpture vaudou Fon - Bénin</span> <span style="font-size: large;"><b>: <a href="http://fondation.cartier.com/?_lang=fr#/fr/art-contemporain/26/expositions/294/toutes-les-expositions/643/les-tresors-du-vaudou/" target="_blank">+</a> :</b></span></span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjE0-_ikl_Z_xI5d3l_V-MOxwJpug3QP9CaLp_wCda_jAe8kjjxYZNUvEE1JjqzMdQDd1ltWY2UqKe_hCJSMxwYIPljdXK5wm76_fvwRIX2tRHvj1aSRByRvnezNPFzHiP39cHVbZP9iqT9/s1600/vitre+cass%C3%A9e.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><br /></a></div>
<div style="text-align: center;">
</div>
</div>
pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-6861340421260462992015-01-23T14:21:00.000+01:002015-02-06T23:00:36.397+01:00En nous aidant de toutes sortes de trucs :<div style="text-align: center;">
</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEidk5hyVIu39DH76Z7khOnYaESCh72haOpwlG4jo5OCWWXBC0HApf-dZxs2Jd4aPwEw25aNnMSiC3h9E0uUFrlHwUPXMD3szHsSVBPmHyUwCoO0Mg3fq8d69I2nxq9OoGeJXcObTmILNhqy/s1600/069_-Guang_Lu13_copie.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEidk5hyVIu39DH76Z7khOnYaESCh72haOpwlG4jo5OCWWXBC0HApf-dZxs2Jd4aPwEw25aNnMSiC3h9E0uUFrlHwUPXMD3szHsSVBPmHyUwCoO0Mg3fq8d69I2nxq9OoGeJXcObTmILNhqy/s1600/069_-Guang_Lu13_copie.jpg" height="426" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Guang Lu </td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Nous n'avons pas de quoi payer, répondit le granger, et tout ce que nous possédons, c'est ce que nous avons réussi à voler. Et notre vie, qui est constamment suspendue à un fil d'araignée. La forêt est pleine de démons et de loups. Des maladies nous guettent dans les buissons. La peste peut à tout instant frapper à notre porte, le manoir ne cesse de nous donner des ordres. Notre vie aussi est volée, et nous devons chaque jour la voler à nouveau en nous aidant de toutes sortes de trucs et d'astuces, afin de rester vivant jusqu'au lendemain. Si nous commencions à payer honnêtement pour tout, que deviendrions-nous ? Nous n'existerions plus. Et toi non plus, Joosep, tu n'existerait pas, car personne d'autre ne se fatiguerait à négocier avec le Vieux-Paîen pour qu'il donne une âme à de vieux balais ou à des bouquets de branches. Au lieu de cela, les gens se promèneraient en barque sur des rivières illuminées par des flambeaux, joueraient de la musique et chanteraient pour leur dulcinées, livreraient de temps en temps des batailles, chevaucheraient de fringants destriers et périraient en héros. On chanterait leurs exploits et on graverait leur visage dans la pierre.</div>
</blockquote>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
Andrus Kivirähk, Les groseilles de novembre (Chronique de quelques détraquement dans la contrée des kratts) </div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgLB-wnGhyphenhyphenDWVXBqTs2Z2mDdthomrjWx6pTLQxI4_mv8mPzxE9eqSqiRCFreIBI6ZKV_PlMc8YA7rxmYhzBYiDINT_O6-xWSwClNsn_maXJz3TJnwBayH9yhBgJBtBL_oBw7yiXfLNhYyBT/s1600/Guang+Lu+02.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgLB-wnGhyphenhyphenDWVXBqTs2Z2mDdthomrjWx6pTLQxI4_mv8mPzxE9eqSqiRCFreIBI6ZKV_PlMc8YA7rxmYhzBYiDINT_O6-xWSwClNsn_maXJz3TJnwBayH9yhBgJBtBL_oBw7yiXfLNhYyBT/s1600/Guang+Lu+02.JPG" height="414" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-13707530167857798092015-01-22T11:53:00.000+01:002015-02-06T23:00:36.382+01:00La raison victorieuse de la folie :<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIitzf4Hd8OpHH7gdT66a7uWNDtq-8GeH-9U60mPVnAxiS3LRlzHIpJBhKylb8lhcNjRON94iWiyujAvUELRY3yrH9_m1dOC2ky3ULvAHvcrSHzWU1xMsPs2P3ZVsMfnf02rPh66rxLIa1/s1600/Antoine+d'Agata++Vilnius+Lituanie+2004+double.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIitzf4Hd8OpHH7gdT66a7uWNDtq-8GeH-9U60mPVnAxiS3LRlzHIpJBhKylb8lhcNjRON94iWiyujAvUELRY3yrH9_m1dOC2ky3ULvAHvcrSHzWU1xMsPs2P3ZVsMfnf02rPh66rxLIa1/s1600/Antoine+d'Agata%2B%2BVilnius%2BLituanie%2B2004%2Bdouble.JPG" height="398" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Antoine d'Agata - Vilnius - Lituanie - 2004 <b><span style="font-size: large;">: <a href="http://documentsdartistes.org/artistes/dagata/repro.html" target="_blank">+</a> : : <a href="http://www.fillesducalvaire.com/fr/32/Antoine-d-Agata/works" target="_blank">+</a> :</span></b></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Que ces notes servent à je ne sais qui, pour ne plus confondre Armand et Bruno, deux sortes d'amour séparées par le trait irrévocable du fini et de l'infini. L'amour, le vrai, échappe aux géométries dont on dit qu'elle délivrent du sens. pas de jardin sans allées bien tracées, pas de vie d'homme sans ôter les herbes sauvages, ces pousses dont on refuse les traits indistincts.</div>
<div style="text-align: justify;">
Le bon sens unit nos actes à la mesure de leur caractère solidaire, grégaire, une homogénéité à laquelle, suppose-t-on, nous devons la survie des sociétés et la raison victorieuse de la folie. Ne parle-t-on pas des herbes sauvages comme des "herbes folles" ? Ainsi de chacune de nos vies où l'on sarcle, après qu'on nous l'a appris, les herbes folles du sentiment, l'ubac de l'être, ce versant où l'ombre domine malgré tous nos efforts à identifier, à éliminer ce qui présente un danger.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il était normal que j'aimasse Armand. Rien en lui n'échappait à la lumière du couple que nous pouvions former. je l'ai aimé tel qu'il était, et il était si aimable ! Mais je l'ai aimé avec cette retenue qu'on a pour les sites trop visités. Tout se donne au regard et le regard cherche, dans le clair désespoir du bonheur, ce que l'âme réclame au-delà des bonnes raisons de vivre et d'espérer.</div>
<div style="text-align: justify;">
Je ne faisais qu'aimer Armand. J'aimais Bruno à la folie.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
*</div>
</blockquote>
</blockquote>
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfcb59dhvK6ZtuVXH1W1PcspTEhCR12GCCvwfzQZW0dXm9v-2lrS_jYkxeLTG4yoKXzhWjbFS5tczSTFjTD6MYk7n18EB2GUnuOGZs-Myvkt1jwlpG3-G5RzXEJ4JWEdCb2_xD_o0EAOX1/s1600/Antoine+d'Agata++Bankok+2008.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfcb59dhvK6ZtuVXH1W1PcspTEhCR12GCCvwfzQZW0dXm9v-2lrS_jYkxeLTG4yoKXzhWjbFS5tczSTFjTD6MYk7n18EB2GUnuOGZs-Myvkt1jwlpG3-G5RzXEJ4JWEdCb2_xD_o0EAOX1/s1600/Antoine+d'Agata%2B%2BBankok%2B2008.jpg" height="426" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Bangkok - 2008</td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br /></td></tr>
</tbody></table>
</div>
<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
"Sil vous plaît" ...</div>
<div style="text-align: justify;">
Oui, il me plaît mon amour, il me plaît de t'aimer pour l'éternité.</div>
<div style="text-align: justify;">
Mais j'entends mes petits-enfants qui m'appellent. je dois finir ce cahier sans faire de conclusion. que mon Armand n'en soit pas meurtri surtout ! Il fut si bon, il fut ce que je pouvais souhaiter de mieux.</div>
<div style="text-align: justify;">
Que sa mémoire n'en souffre pas, lui et moi ne pouvions rien contre ce qui n'a pas de nom.</div>
</blockquote>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
Robert Alexis, L'homme qui s'aime, 2014 </div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNpN1pIvw8DhQMUFmje7V_FIJ_wG1SbUmRFS6BPgRIOGlrVlJOSygdkTvupBvp-tPsmBBjUyB43JQIZ6JP6yYsZa6HBym61eRJLCF57_hGrCbXcEF_HXonCzBxZZZ3aP0hxqgDe_OeMGhn/s1600/Antoine+d'Agata+Real+de+Catorce+mexiwue+1993.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNpN1pIvw8DhQMUFmje7V_FIJ_wG1SbUmRFS6BPgRIOGlrVlJOSygdkTvupBvp-tPsmBBjUyB43JQIZ6JP6yYsZa6HBym61eRJLCF57_hGrCbXcEF_HXonCzBxZZZ3aP0hxqgDe_OeMGhn/s1600/Antoine+d'Agata%2BReal%2Bde%2BCatorce%2Bmexiwue%2B1993.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: large;"><span style="font-size: x-small;">Real de Catorce - Mexique - 1993</span><b><br /></b></span></td></tr>
</tbody></table>
</div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-30186243605520059042015-01-07T08:57:00.000+01:002015-01-07T08:57:10.378+01:00Séparer les choses :<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmv7gVcTMi5LruTEmMlgjyPO-AEaDTWL99b7cJ2otx-YjW-3GqUqCiknEURfA4oqMVvl8oZCHxsW9KsRQlDW-CfKnp6Ntoqbd_rB4nw2_YogqJ09mDhxgfR5YOsz-o8jyL3gtwQd_uLLvR/s1600/Willy+Pogany+-+song+of+Bilitis.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmv7gVcTMi5LruTEmMlgjyPO-AEaDTWL99b7cJ2otx-YjW-3GqUqCiknEURfA4oqMVvl8oZCHxsW9KsRQlDW-CfKnp6Ntoqbd_rB4nw2_YogqJ09mDhxgfR5YOsz-o8jyL3gtwQd_uLLvR/s1600/Willy+Pogany+-+song+of+Bilitis.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Willy Pogany - The song of Bilitis - Waiting, Solitude - 1926 <span style="font-size: large;"><b>: <a href="http://www.sacred-texts.com/cla/sob/index.htm" target="_blank">+</a> : </b></span></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
Le fait que je t’aime et que je veuille coucher avec toi est lié à ma
passion pour ton travail. Il est vraiment difficile de faire la part
entre l’excitation due à ton corps que je connais si intimement, et
celle qui vient de n’importe laquelle de nos discussions. C’est vraiment
difficile : quand je suis au lit avec toi, je peux parler philosophie,
et quand on en parle à table, ma chatte peut se tenir au garde-à-vous,
car on ne ne peut pas séparer les choses et les abstraire l’une de
l’autre.</blockquote>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
Lettre de Jana Černá à Egon Bondy, Pas dans le cul aujourd'hui, 1948<br />
</div>
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="//www.youtube.com/embed/L9hE7EaP1ec" width="560"></iframe>
</div>
<br />
<br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3KjO9_uOReIdC20zHMA-qmtgGXl6XyrCZ19G0bH9Hw7P1G7obSexfg71PFGdFczM2aGHtvSTaylsLkv_QTIdWzHSZKQu5kPlCHK-45v9hl6RbWNry7pVgeV5zRnhagbR4yKJ6vqybLPHs/s1600/Willy+Pogany+-+song+of+Bilitis+03.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3KjO9_uOReIdC20zHMA-qmtgGXl6XyrCZ19G0bH9Hw7P1G7obSexfg71PFGdFczM2aGHtvSTaylsLkv_QTIdWzHSZKQu5kPlCHK-45v9hl6RbWNry7pVgeV5zRnhagbR4yKJ6vqybLPHs/s1600/Willy+Pogany+-+song+of+Bilitis+03.jpg" height="640" width="328" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<br />
<br />pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-87119638424937254932014-12-01T21:32:00.001+01:002014-12-01T21:32:37.058+01:00Se remplir de la lumière :<br />
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1PF0NubqQE2WISW56fQCyoDRS-ZKfBOkvfFlwtU7t_qlV3s3TklBm9CDUw1lRyrGCGKj1oGiBOCOgyLVL2EZ616fofMiIdFEDY-3x9SbQwfnjIN6UFrS-D5eGMCkm8RH4fLIXy0778A-m/s1600/Johannes_Vermeer_-_The_lacemaker_(c.1669-1671).jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1PF0NubqQE2WISW56fQCyoDRS-ZKfBOkvfFlwtU7t_qlV3s3TklBm9CDUw1lRyrGCGKj1oGiBOCOgyLVL2EZ616fofMiIdFEDY-3x9SbQwfnjIN6UFrS-D5eGMCkm8RH4fLIXy0778A-m/s1600/Johannes_Vermeer_-_The_lacemaker_(c.1669-1671).jpg" height="640" width="544" /></a></td></tr>
<tr align="left"><td class="tr-caption">Johannes Vermeer - La dentellière - 1670</td></tr>
</tbody></table>
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<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Hé, quoi donc ? Mépriser le rayon de soleil qui dépose des taches d'argent sur la route forestière ? Ne jamais savoir de quelle façon un rossignol travaille à son nid ? Se priver de la caresse du vent qui gonfle la chemise ? Renoncer au murmure du ruisseau qui galope, tout content, vers la rivière; enfin rester sourd aux appels du printemps, annonçant la vie nouvelle, à ceux de l'été, gémissant sous le poids de l'abondance, oublier l'automne riche en mélancolie et vivre sans s'étourdir du deuil blanc de l'hiver ? Et pour quoi, ce renoncement total ?</div>
<div style="text-align: justify;">
Pour faire de long essuie-mains en borangic, destinés aux pattes d’un mari qui te giflera le visage; ou de beaux couvre-lits, tout de lin et dentelle, pour l’époux-ivrogne qui se jettera dessus avec ses bottes crottées; ou encore, des tapis de laine, épais comme la main, pour «l’élu de ton âme», qui dégueulera son vin rouge et sa pastrama sur l’année de jeunesse que tu passas à tisser ce joyeux cadeau et à rêver dans l’attente de ce beau jour ? Ô séduisant espoir de toute pauvre enfant paysanne, je suis heureuse que tu n’aies pas été le mien ! Je me suis refusée à tenir mes yeux attachés sur la toile, pour le plaisir d’un songe que la vie démentait autour de moi.</div>
<div style="text-align: justify;">
Mes yeux, qui auraient dû larmoyer, penchés sur un gherghef je les ai laissés se remplir de la lumière des champs où je conduisais mes brebis; je les ai fait scruter le bleu des cieux, le fond des abîmes et le faîte des sapins; et s’ils ont larmoyé, ce fut de la brutalité de mon premier amant: le vent !</div>
</blockquote>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
Panaït Istrati, Présentaion des Haïdoucs, 1925 </div>
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<br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhurf1q9MWWSpT-_HtQisI8qQNc3M2ZKQQ4UbpYRxDn8Wli17vFP66VEI78EoMZ-Qd6803uvN0zrzvtK-7Aq6OTPjgTjMMC-oaesX85A5bo6CGgJ648vTjyPgD8YKhJj9lrfmKhviB1O7Fd/s1600/borangic.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhurf1q9MWWSpT-_HtQisI8qQNc3M2ZKQQ4UbpYRxDn8Wli17vFP66VEI78EoMZ-Qd6803uvN0zrzvtK-7Aq6OTPjgTjMMC-oaesX85A5bo6CGgJ648vTjyPgD8YKhJj9lrfmKhviB1O7Fd/s1600/borangic.JPG" height="376" width="640" /></a></div>
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pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-85551724981808615002014-11-29T15:56:00.001+01:002015-02-06T23:00:36.424+01:00Le bouquet des mondes possibles :<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmlRmIg-SAUuJggvLQzsdh2aIaSuh6zuaaqZzefce7-C-3JDan-8841cG7nzs91d0RFHOnRJWtzDML5cLPcoeAxUt81yIG53g2vj0M4nELH38Q7XK4uDNooeXoPAobUMeAgS8eWFhGf5Eh/s1600/Impermanence_Seung-Hwan-Oh_06.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmlRmIg-SAUuJggvLQzsdh2aIaSuh6zuaaqZzefce7-C-3JDan-8841cG7nzs91d0RFHOnRJWtzDML5cLPcoeAxUt81yIG53g2vj0M4nELH38Q7XK4uDNooeXoPAobUMeAgS8eWFhGf5Eh/s1600/Impermanence_Seung-Hwan-Oh_06.jpg" height="640" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Seung-Hwan OH - Impermanence <span style="font-size: large;"><b>: <a href="http://www.seunghwan-oh.com/" target="_blank">+</a> :</b></span></td></tr>
</tbody></table>
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<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Toute vie est un puits de solitude qui va se creusant avec les années. Et moi plus que les autres, qui vient du néant à cause de ma condition orpheline, j'étais déjà prémunis depuis le début contre cette apparence de compagnie qu'est une famille; mais cette nuit là, ma solitude déjà grande devint d'un coup, démesurée, comme si dans ce puits qui peu à peu se creuse le fond avait cédé, brusque, me laissant tombé dans le noir. Désespéré, je me couchais par terre et me mis à pleurer. A présent que je suis en train d'écrire, que les grattements de ma plume et les grincements de ma chaise sont les seuls bruits qui résonnent, nets, dans la nuit, que ma respiration inaudible et tranquille soutient ma vie, que je peux voir ma main, la main fripée d'un vieillard, glisser de gauche à droite et laisser une trainée noire à la lumière de la lampe, je m'aperçois que, souvenir d'un évènement véritable ou image instantanée, sans passé ni avenir, fraîchement forgée par un délire paisible, cet enfant qui pleure en ce monde inconnu assiste, sans le savoir, à sa naissance. On ne sait jamais quand on naît : l'accouchement est une simple convention. beaucoup de gens meurent sans être jamais nés ; d'autres naissent à peine, d'autres mal, comme avortés. Certains, par naissances successives, passent de vie en vie, et si la mort ne venait pas les interrompre, ils seraient capable d'épuiser le bouquet des mondes possibles à force de naître sans relâche, comme s'il possédaient une réserve inépuisable d'innocence et d'abandon. Tout bâtard que j'étais, je naissais sans le savoir et, comme l'enfant qui sort, ensanglanté et étourdi, de cette nuit obscure qu'est le ventre de sa mère, je ne pouvais faire autre chose que me mettre à pleurer. D'au-delà des arbres me parvenaient, constantes, la rumeur des voix rapides et criardes, l'odeur matricielle de fleuve démesuré, et je finis par m'endormir.</div>
</blockquote>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
L'ancêtre, Juan José Saer, 1983, traduit de l'espagnol (Argentine) par Laure Bataillon </div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh5BEp9Zs0vjjb3LH8LVoQ5NutDlG54VgPmABpKdxvE9S2-ms4D5Rq3NBb4TVBp6MrHjT5ojHrFyPXs4gMGmX1qlBN1louD5M_mcqdD5eiXpzGhE4dlZBkMkWHzJ5nx2y-TzQVjqukmElJy/s1600/Ilan+Wolff+067.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><br /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh5BEp9Zs0vjjb3LH8LVoQ5NutDlG54VgPmABpKdxvE9S2-ms4D5Rq3NBb4TVBp6MrHjT5ojHrFyPXs4gMGmX1qlBN1louD5M_mcqdD5eiXpzGhE4dlZBkMkWHzJ5nx2y-TzQVjqukmElJy/s1600/Ilan+Wolff+067.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><br /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr align="left"><td><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtYu_9QZjK1AhIAjcSqJmeR_00ttgj38zYXze65rSGsIfCOJqu6c-TV_s51bohaH6WMUoxRWmAesfcmNwlwKXjnfl5Hs73CU-slXHTub-BZISLGreH1BeGjj5lHqN7uMM04xQnHNAS7DSS/s1600/Seung+Hwan+OH+Les+ruines+du+plaisir.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtYu_9QZjK1AhIAjcSqJmeR_00ttgj38zYXze65rSGsIfCOJqu6c-TV_s51bohaH6WMUoxRWmAesfcmNwlwKXjnfl5Hs73CU-slXHTub-BZISLGreH1BeGjj5lHqN7uMM04xQnHNAS7DSS/s1600/Seung+Hwan+OH+Les+ruines+du+plaisir.JPG" /></a></td></tr>
<tr align="left"><td class="tr-caption">Les ruines du plaisir</td></tr>
</tbody></table>
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pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-70517030110079610952014-11-26T11:52:00.001+01:002015-02-06T23:00:36.410+01:00Nous sommes minuscules :<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcEspGUSv2Z9FGfvlf6puUe8bCgD7RMsWlGk1a6SrKTT_Eyybodtj0Ax-LdxiZzHTYyYc8aJQLwUS_jQ1jknAiET6FGSfBuoj1tKDMRLCRELMVsbe5TzMlL86G3jcgrJiB-MfPUhS1i6G-/s1600/Kenya+l'arbre+de+vie+parc+national+de+Tsavo-Est.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcEspGUSv2Z9FGfvlf6puUe8bCgD7RMsWlGk1a6SrKTT_Eyybodtj0Ax-LdxiZzHTYyYc8aJQLwUS_jQ1jknAiET6FGSfBuoj1tKDMRLCRELMVsbe5TzMlL86G3jcgrJiB-MfPUhS1i6G-/s1600/Kenya+l'arbre%2Bde%2Bvie%2Bparc%2Bnational%2Bde%2BTsavo-Est.jpg" height="468" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Yann Arthus Bertrand <span style="font-size: large;"><b>: <a href="http://wwwonload.yannarthusbertrandgalerie.com/" target="_blank">+</a> :</b></span></td></tr>
</tbody></table>
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<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Lorsque à présent je repense à cette nuit, mon seul sentiment est une légère gêne liée au désordre de ma conduite. Que de cris insensés et de vain désespoir ! Après la mort de Hiie, j'aurai dû être habitué à voir disparaître tous mes proches. Celui qui est tombé une fois dans un gouffre et s'est écrasé au fond, cela ne devrait plus lui faire grand-chose qu'on le porte encore et toujours au sommet d'une montagne pour le jeter toujours et encore dans le vide. Les gens et les animaux auxquels je tenais disparaissent comme des poissons égarés à proximité de la surface - un seul coup les assommait et ils n'étaient plus là, ils sombraient l'un après l'autre là où je ne pouvais pas les suivre. Enfin, j'aurai pu les suivre, bien sûr, tout comme on peut toujours se jeter à la mer pour pêcher des poissons mais sans espoir d'en attraper. Un jour j’emboîterai le pas à tous ceux qui m'ont été chers, et nous ne nous rencontrerons jamais plus - tant cette mer est vaste et tant nous sommes minuscules.</div>
</blockquote>
</blockquote>
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<div style="text-align: center;">
.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiuI1_jat2ky9vc-cqDYA-4k3i9x88tySYnKOHfY4WgssTiuVoJbsWpCgDKrHJMChP2YDiae-C4Esq4MeCpPXB5IhCXEtFe3gKk889GLp1nm4iv7_8vEa8qpKo7xUN9xRP694qx6ClOz0DJ/s1600/R%C3%A9publique+Dominicaine+Ile+de+Saona+tronc+d'arbre+flottant+accroch%C3%A9+dans+coraux+trace+des+dessins+bizarres.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiuI1_jat2ky9vc-cqDYA-4k3i9x88tySYnKOHfY4WgssTiuVoJbsWpCgDKrHJMChP2YDiae-C4Esq4MeCpPXB5IhCXEtFe3gKk889GLp1nm4iv7_8vEa8qpKo7xUN9xRP694qx6ClOz0DJ/s1600/R%C3%A9publique+Dominicaine+Ile+de+Saona+tronc+d'arbre%2Bflottant%2Baccroch%C3%A9%2Bdans%2Bcoraux%2Btrace%2Bdes%2Bdessins%2Bbizarres.jpg" height="426" width="640" /></a></div>
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<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Aujourd’hui j'envisage tout cela avec le plus grand calme, et même avec indifférence. cela ne me fait plus rien d'avoir perdu en une seule nuit Magdalena et le petit Thomas, Ints, et les autres serpents et maman. C'est ce qui devait arriver, car un arbre pourri fini toujours d'un coup - un grand craquement et il est à terre. Soudain sa haute cime n'est plus là, elle qui dominait la forêt depuis si longtemps : il y a un trou dans le couvert. Et puis, en quelques années, le trou se rebouche, et c'est comme s'il ne s'était rien passé.</div>
</blockquote>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
Andrus Kivirähk, L'homme qui savait la langue des serpents,</div>
<div style="text-align: right;">
traduit de l'estonien par J.P. Minaudier, 2007 </div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhK9MW21PeaYSEiAgx_bVejf3cKxZ6KwZtNjZ0uHdJKkAN3DmvHH9oClgnU2CYaOWkBKWwRS_zdQZXYbDCkZZPsHZJy8B0RHQM7dbNtFIErrrQG7qXcLUAwZp0wUbG0rdHT2YaejsFveio5/s1600/cendres-d-un-arbre-region-des-savanes-cote-d-ivoire_755967.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhK9MW21PeaYSEiAgx_bVejf3cKxZ6KwZtNjZ0uHdJKkAN3DmvHH9oClgnU2CYaOWkBKWwRS_zdQZXYbDCkZZPsHZJy8B0RHQM7dbNtFIErrrQG7qXcLUAwZp0wUbG0rdHT2YaejsFveio5/s1600/cendres-d-un-arbre-region-des-savanes-cote-d-ivoire_755967.jpg" height="424" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: right;">
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pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8569442553804487558.post-38205186909792491242014-11-10T09:24:00.000+01:002014-11-10T09:24:54.327+01:00Et lui, si :<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEincMgKntK55Almc2m7o_9cAyRWecd-rijvNYskgKtfSDatn4AHngrMN9-QpR6heE9oKTtZedvo7dvAwkQDRp_d9f9FI7tFv7sILkVOqcfhSuh6p2Tw3_TFIB8xxlMsWb6Q2j30FbIK2xvv/s1600/ivan2.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEincMgKntK55Almc2m7o_9cAyRWecd-rijvNYskgKtfSDatn4AHngrMN9-QpR6heE9oKTtZedvo7dvAwkQDRp_d9f9FI7tFv7sILkVOqcfhSuh6p2Tw3_TFIB8xxlMsWb6Q2j30FbIK2xvv/s1600/ivan2.JPG" height="474" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Nikolaï Tcherkassov dans Ivan le terrible d'Eisenstein</td></tr>
</tbody></table>
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<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
- Pourquoi lui ? Pourquoi pas eux, vous voulez savoir ? Eh bien, voilà - oubliez un moment que vous portez des lunettes sur votre nez, et de l'au-tomne dans votre cœur. Arrêtez de faire du scandale assis à votre bureau et de balbutier devant les gens. Imaginez-vous un instant que vous faites du tapage sur les places publiques et que vous balbutiez sur le papier. Vous êtes un tigre, vous êtes un lion, vous êtes un chat. Vous pouvez passer la nuit avec une femme russe, et cette femme russe restera contente de vous. Vous avez vingt-cinq ans. Si des anneaux étaient accrochés au ciel et à la terre vous attraperiez ces anneaux et vous pourriez tirer le ciel vers la terre. Et votre paternel, c'est Mendel Krik, le charretier. Et un paternel comme ça, ça pense dans quel sens ? ça pense dans le sens de boire un bon coup de vodka, de mettre son poing dans la tronche de quelqu'un, dans le sens de ses chevaux, et dans le sens de rien d'autre. Vous, vous voulez vivre, et lui, il vous oblige à mourir vingt fois par jour. Qu'est-ce que vous auriez fait à la place de Bénia Krik ? Vous, vous n'auriez rien fait. Et lui, si. Parce que, lui, c'était un roi, et vous, vous rongez votre frein.</blockquote>
</blockquote>
</div>
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
Isaac Babel, Récits d'Odessa, traduit du russe par Irène Markowicz, vers 1920</div>
</blockquote>
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<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfe3UU_vVfUlHCLc27VTVPiZJ7GTVYHAV5c3F3Z1m1pvPlxJdjtCWxC73aKKRkZK_Fz54bgdbPgbv-9sMzO48cu79l1O7zeE3ZRMTqKYnA45l0h2HiRLDOe8CRyvmC3_zBKdn0nrAEMOOl/s1600/Tsar+Louguine+02.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfe3UU_vVfUlHCLc27VTVPiZJ7GTVYHAV5c3F3Z1m1pvPlxJdjtCWxC73aKKRkZK_Fz54bgdbPgbv-9sMzO48cu79l1O7zeE3ZRMTqKYnA45l0h2HiRLDOe8CRyvmC3_zBKdn0nrAEMOOl/s1600/Tsar+Louguine+02.jpg" height="418" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Pyotr Mamonov dans Tsar de Pavel Lungin</td></tr>
</tbody></table>
<br />pas un bruit http://www.blogger.com/profile/09540250308885717689noreply@blogger.com